Un rachat d’actions est une transaction par laquelle une entreprise cotée en Bourse achète ses propres actions en circulation et les retire ainsi du marché. À en croire les analyses sur lesquelles se fonde l’avis de Fisher Investments France, ce type d’opération appelle des réponses plutôt mitigées. Certaines sont positives (par exemple, les entreprises génèrent des liquidités excédentaires, ce qui incite à l’optimisme). Mais nombre d’entre elles sont négatives (à savoir : les entreprises rachètent leurs actions afin d’augmenter leur prix à court terme plutôt que de réinvestir le capital dans leurs activités ou leurs collaborateurs).
Nous sommes d’avis que les rachats sont, en règle générale, des événements haussiers. En effet, ils limitent l’offre en circulation, et le prix des actions disponibles grimpe en conséquence selon la corrélation économique de base entre l’offre et la demande (c’est-à-dire que lorsqu’une baisse de l’offre coïncide avec une demande constante ou en hausse, les prix augmentent). Ainsi, les rachats d’actions confèrent aux actionnaires une part plus importante des bénéfices de l’entreprise. Nous conseillons toutefois aux investisseurs de ne pas surestimer l’effet des rachats d’actions, qui ne constituent qu’un moteur de l’offre parmi d’autres. Par exemple, pendant qu’une société procède à un rachat d’actions, une autre pourrait émettre de nouvelles actions pour lever davantage de capitaux sur les marchés cotés, et le résultat net serait donc pratiquement nul. De même, une entreprise qui rachète ses actions pourrait, en parallèle, émettre de nouvelles actions dans le cadre de programmes de rémunération de ses employés.
Selon les commentaires relatifs aux rachats d’actions qui servent de base à l’avis de Fisher Investments France, les critiques supposent que les entreprises seraient plus avantagées si elles consacraient leurs liquidités à autre chose que des rachats, par exemple en réalisant des investissements dans leurs activités et/ou en embauchant plus de collaborateurs. Mais l’un n’exclut pas l’autre, selon nous. Les entreprises peuvent tout à fait racheter leurs actions et continuer d’investir. Au Royaume-Uni, le nombre de rachats d’actions tend à la hausse depuis 2022, ce qui n’a toutefois pas empêché les investissements des entreprises de croître entre 2022 et 2024[i]. Aux États-Unis, les investissements des sociétés ont progressé de 3,7 % l’année dernière, alors même que les rachats d’actions au sein du S&P 500 ont atteint un record annuel de 942,5 milliards USD[ii].
Nos recherches indiquent par ailleurs que l’augmentation des investissements d’une entreprise n’est pas fondamentalement un moyen supérieur à un autre d’utiliser les liquidités disponibles. En voulant financer une expansion, par exemple, une entreprise risque d’augmenter ses capacités à outrance et donc de connaître une croissance excessive. Elle pourrait alors se voir confrontée à des problèmes plus importants par la suite si les conditions économiques se dégradent.
Selon nous, les investisseurs devraient plutôt voir dans les rachats d’actions une possibilité alternative pour les entreprises de retourner des liquidités aux actionnaires. Grâce à ces rachats, les actionnaires peuvent réinvestir comme bon leur semble, ce qui, de l’avis de Fisher Investments France, rend illogique l’affirmation selon laquelle les rachats d’actions privent l’économie d’investissements. Prenons l’exemple d’une société qui verse des dividendes, une pratique qui n’est globalement pas considérée comme préjudiciable à l’économie. Les entreprises paient des dividendes lorsqu’elles engendrent des bénéfices excédentaires. Ces sociétés sont d’ordinaire axées sur la valeur, ce qui signifie que leurs bénéfices sont hautement sensibles aux tendances économiques et que leur croissance est davantage issue d’une expansion économique que d’investissements dans de nouveaux produits ou activités. Cette sensibilité économique est l’une des raisons pour lesquelles les entreprises qui versent des dividendes tendent à investir moins dans des projets à long terme et à rendre davantage aux actionnaires. Il s’agit là d’une manière d’ajouter de la valeur par rapport aux entreprises orientées croissance (qui réinvestissent souvent une part considérable de leurs bénéfices dans leurs activités dès lors qu’elles misent sur les tendances technologiques et les innovations à long terme). Selon les commentaires financiers sur la base desquels Fisher Investments France fonde son avis, tout le monde s’accorde à dire que cela libère des capitaux qui pourront être investis ailleurs, et non qu’il s’agit d’un fardeau pour l’économie.
Les rachats d’actions sont un autre moyen de parvenir à cette même fin. Les entreprises privilégient parfois cette pratique, entre autres, parce que les rachats d’actions peuvent bénéficier d’une fiscalité plus avantageuse que les dividendes, dès lors que, dans de nombreux pays, l’impôt sur les plus-values est souvent plus favorable que les taux appliqués aux revenus de dividendes, à en croire l’avis émis par Fisher Investments France sur les systèmes fiscaux dans le monde. Les actionnaires peuvent ensuite exploiter ces capitaux de diverses manières. Ils pourraient investir le produit de ces rachats dans une autre entreprise, ou encore l’utiliser pour rembourser une dette. Un investisseur pourrait décider de transférer ces fonds sur un compte bancaire (où ils serviraient de garantie à un nouveau prêt, et donc à un investissement) ou se faire plaisir en procédant à un achat discrétionnaire. L’actionnaire pourrait même décider de réinvestir ces liquidités dans l’entreprise d’origine ! Selon nous, donner le choix aux investisseurs sur la façon dont ils veulent dépenser leur argent ne présente pas d’inconvénient économique majeur.
Quand vous tombez sur une analyse concernant les rachats d’actions, replacez les choses dans leur contexte. Ces opérations, prises seules, ne suffisent pas à nos yeux à prendre un positionnement haussier ou baissier.
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[i] « Earnings, Dividends and Buybacks All Give UK Equities a Lift, but Tariff Test Now Awaits », Russ Mould, AJ Bell, 01/04/2025, et Bureaux des statistiques nationales du Royaume-Uni, au 15/05/2025. Variation annuelle des investissements des entreprises, 2022-2024.
[ii] Source : Bureau of Economic Analysis, au 15/05/2025, et « S&P 500 Q4 2024 Buybacks Increase 7.4% and 2024 Expenditure Sets New Record by Increasing 18.5% », Staff, S&P Global, 19/03/2025.
Article partenaire – Fisher Invest France