Découvrez les cultures associées avec une agricultrice de la Marne. L’objectif : protéger les cultures et optimiser le travail de la terre, grâce à des associations comme le colza et la vesce.
Béatrice Diouy, agricultrice à Chepy, près de Châlons-en-Champagne, nous ouvre les portes de son exploitation. Sur 170 hectares, elle pratique la polyculture, cultivant blé, betterave, orge, escourgeon, luzerne et pois. Un métier qu’elle décrit comme complet, allant du travail de la terre à l’administratif, en passant par le juridique. Malgré la complexité de la paperasse, sa passion reste le terrain : “C’est vrai qu’on préfère être dehors, faire nos parcelles, à cultiver, que dans le bureau.”
La rotation des cultures est au cœur de la démarche de Béatrice Diouy. Cette pratique permet de maintenir la fertilité des sols et de limiter le développement des maladies et des ravageurs. Elle explique : “C’est la rotation qui nous fait implanter nos différentes cultures. Il faut avoir une rotation pour pouvoir bien cultiver nos parcelles.” Par exemple, après des pois, elle sème du blé, puis des betteraves, en respectant un délai de 5 ans avant de replanter ces dernières ou du colza.
Les cultures associées : une expérimentation pour s’adapter au changement climatique
Face aux défis du changement climatique, Béatrice Diouy mène des expérimentations avec les cultures associées. Cette technique consiste à implanter simultanément deux cultures qui vont s’entraider. Elle donne l’exemple de l’association pois-fétuque : “Les pois finalement protègent la fétuque, ils aident à pousser tranquillement pour qu’elle puisse bien s’implanter.” La fétuque, une graine de gazon, est ainsi protégée par les pois lors de son implantation.
D’autres associations sont possibles, comme l’orge de printemps et la luzerne, permettant une bonne implantation de la luzerne avant l’hiver. L’association colza et vesce est également intéressante : les vesces, en fleurissant, attirent les insectes nuisibles au colza, comme les pucerons. En hiver, les vesces gèlent, laissant le colza se développer. Un reportage à écouter sur cette page.
“Le même jour ou presque on sème les pois, et la fétuque après avec un autre semoir. Les rangs sont donc intercalés. Cet été 2025, on récoltera les pois. La fétuque sera récoltée en juillet 2026”