1. Où en est le cours de l’or ?
Si l’accélération a été brutale au cours de 2024 et en début d’année 2024, la flambée du cours de l’or n’est pas vraiment récente. En effet, la valeur de ce métal précieux a connu une progression de plus de 85 % au cours des cinq dernières années (de février 2020 à février 2025) et +144 % sur dix ans. Une croissance qui perdure puisque ce 24 février 2025, le cours de l’once d’or (unité de poids anglo-saxonne de 28,349 g) se négociait le matin, à l’ouverture des cours, à 2 943 dollars (2 812 euros), soit une hausse de 0,24 % par rapport au jour précédent et une progression de +1,54 % sur cinq jours. Pour information, en 2024, le cours moyen de l’once d’or fin est passé de 2 000 euros à 2 900, soit une augmentation de +45 %.
2. Pourquoi une telle progression ?
Comme pour 2024, ce début d’année 2025 confirme l’or comme une valeur refuge face aux turbulences économiques, sociales, diplomatiques et politiques. Les annonces parfois choquantes du nouvel occupant du Bureau ovale de la Maison-Blanche, ses déclarations protectionnistes sur les taxes à l’importation, secouent les marchés financiers mondiaux. Dans une moindre mesure, la politique monétaire plus accommodante de la Banque centrale européenne (BCE), qui a opté pour une baisse de ses taux directeurs, renforce l’attrait de l’or par rapport à d’autres placements financiers.
Jusqu’aux accords de Bretton Woods, en 1944, l’or était l’actif sur lequel s’adossaient les principales monnaies
Bref, si l’or rassure certains d’entre nous en temps de crise, lorsque tous les autres placements semblent plus risqués, de nombreux investisseurs se ruent sur ce métal dont la quantité disponible est limitée ce qui en fait – loi de l’offre et de la demande oblige – grimper le cours.
3. D’où vient son statut de « valeur refuge » ?
L’or a, durant des millénaires, servi de monnaie d’échange pour l’achat de biens et de services. Jusqu’aux accords de Bretton Woods (ville du New Hampshire, aux États-Unis), en 1944 – qui ont, notamment, vu naître le Fonds monétaire international et le dollar s’imposer comme monnaie d’échange de référence –, l’or était l’actif sur lequel s’adossaient les principales monnaies. Il reste toujours un actif « tangible » qui rassure, et qui, dans l’imaginaire collectif, est associé tant à la richesse qu’à la stabilité, à l’inverse des cours de bourse qui fluctuent ou des monnaies qui peuvent connaître l’inflation.
4. Dans quels cas le cours peut-il (re)baisser ?
Comme le précise la société bordelaise VeraCash sur son site, quand une banque centrale (Banque de France, BCE, FED…) constate une inflation durable, elle met en place des mesures pour lutter contre la hausse des prix. Son arme principale : la hausse des taux d’intérêt. L’argent est plus « cher » pour les emprunteurs mais, de fait, les placements financiers sont mieux rémunérés. Certains investisseurs choisissent alors ces produits au détriment de l’or (qui, lui, n’a pas de rendement intrinsèque, ne génère pas d’intérêts). Moins convoité, le métal précieux voit alors son cours baisser.