(Washington) Meta a conclu un accord de 20 ans pour s’approvisionner en énergie nucléaire afin de répondre à la forte demande en intelligence artificielle et autres besoins informatiques de la société mère de Facebook.
L’investissement avec Meta permettra également d’augmenter la production de la centrale nucléaire de Constellation Energy dans l’Illinois.
L’entente annoncée mardi n’est que la dernière d’une série de partenariats technologiques et nucléaires, alors que l’utilisation de l’IA se développe. Les détails financiers de l’accord n’ont pas été divulgués.
Le centre d’énergie propre de Constellation à Clinton devait fermer en 2017 après des années de pertes financières, mais il a été sauvé par une loi de l’Illinois établissant un programme de crédits zéro émission pour soutenir la centrale jusqu’en 2027. L’accord entrera en vigueur en juin 2027, à l’expiration du programme de crédits zéro émission financé par les contribuables de l’État.
Avec l’arrivée de Meta, la production d’énergie propre de Clinton augmentera de 30 mégawatts, préservera 1100 emplois locaux et générera 13,5 millions US de recettes fiscales annuelles, selon les entreprises.
« S’assurer une énergie propre et fiable est nécessaire pour poursuivre nos ambitions en matière d’IA », a indiqué Urvi Parekh, responsable mondial de l’énergie chez Meta.
L’essor des investissements dans les petits réacteurs nucléaires intervient à un moment où les grandes entreprises technologiques sont confrontées à deux exigences majeures : accroître leur approvisionnement énergétique pour l’IA et les centres de données, entre autres, tout en s’efforçant d’atteindre leurs objectifs à long terme de réduction significative des émissions de gaz à effet de serre.

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Le centre d’énergie propre de Constellation à Clinton
Ces émissions proviennent en grande partie de la combustion des combustibles fossiles comme l’essence, le pétrole et le charbon. Bien que produisant des déchets, l’énergie nucléaire n’émet pas de dioxyde de carbone ni d’autres gaz à effet de serre.
Constellation, propriétaire de la centrale nucléaire de Three Mile Island, aujourd’hui fermée, a annoncé en septembre son intention de redémarrer le réacteur afin que le géant technologique Microsoft puisse garantir l’alimentation de ses centres de données. Three Mile Island, située sur la rivière Susquehanna, juste à côté de Harrisburg, en Pennsylvanie, a été le théâtre du pire accident nucléaire commercial du pays en 1979.
Amazon avait annoncé l’automne dernier investir dans de petits réacteurs nucléaires, deux jours après une annonce similaire de Google. De plus, Google a fait savoir le mois dernier que l’entreprise allait investir dans trois projets d’énergie nucléaire avancée avec Elementl Power.
Les États américains se positionnent pour répondre aux besoins énergétiques du secteur technologique, tandis que les décideurs politiques envisagent d’étendre les subventions et de lever les obstacles réglementaires.
L’année dernière, 25 États ont adopté des lois en faveur de l’énergie nucléaire avancée. Les législateurs ont par ailleurs déposé cette année plus de 200 projets de loi en faveur de l’énergie nucléaire, selon l’association professionnelle Nuclear Energy Institute.
Les conceptions de réacteurs avancés d’entreprises concurrentes alimentent le pipeline réglementaire du gouvernement fédéral, l’industrie les présentant comme un moyen fiable et respectueux du climat de répondre à la demande d’électricité des géants de la technologie qui cherchent désespérément à alimenter leurs plateformes d’intelligence artificielle en pleine croissance.
Amazon, Google et Microsoft ont également investi dans les technologies solaires et éoliennes, qui produisent de l’électricité sans émissions de gaz à effet de serre.