Valeur refuge par excellence, l’or a frôlé les 3000 dollars jeudi après les menaces du président américain de taxer l’alcool européen à hauteur de 200%.
L’or a atteint un nouveau record jeudi, frôlant les 3000 dollars, après la menace de Donald Trump de surtaxer les importations de produits alcoolisés européens, tandis que le dollar profitait d’un rebond technique. Vers 18H30 GMT, l’once du métal jaune grimpait de 1,64% à 2981,56 dollars, un nouveau sommet historique, dépassant son record de fin février. L’or, valeur refuge par excellence, «a enregistré des performances supérieures sur tous les plans», relève auprès de l’AFP Brad Bechtel, de Jefferies. En cause: de nouveaux développements dans la guerre commerciale menée par les États-Unis.
Le président américain Donald Trump a menacé jeudi la France et l’Union européenne d’imposer des droits de douane à 200% sur leurs champagnes, vins et autres alcools si les nouveaux droits de douane à venir de 50% de l’UE sur le whisky américain ne sont pas retirés. Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain a lancé toute une série d’offensives commerciales contre ses alliés comme ses concurrents, affirmant que les États-Unis sont injustement traités dans les échanges internationaux.
Moins d’appétit pour le risque
En conséquence, «le prix de l’or augmente alors que les discussions sur les droits de douane réduisent l’appétit pour le risque» et poussent les investisseurs «vers le métal précieux considéré comme une valeur refuge», explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades, interrogé par l’AFP. L’Union européenne (UE), la Chine et le Canada ont par ailleurs annoncé des mesures de rétorsion pour répondre aux droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium imposés par Donald Trump et entrés en vigueur mercredi. Le métal jaune bénéficie aussi d’un contexte géopolitique incertain.
Le président russe Vladimir Poutine s’est dit jeudi favorable à un cessez-le-feu en Ukraine à condition que certaines «questions importantes» soient réglées, le jour où l’émissaire de Donald Trump présente à Moscou une proposition de trêve de 30 jours. De Washington, le locataire de la Maison-Blanche a jugé «très prometteuse» mais «pas complète» la déclaration de son homologue russe, ajoutant que ce serait «très décevant pour le monde» si, in fine, la Russie rejetait ce plan.
En outre, «une grande volatilité sur les marchés (actions, ndlr) est un excellent environnement pour l’or», avance M. Bechtel. Mercredi, les marchés européens ont terminé globalement en baisse, tandis que Wall Street était en berne. De son côté, le billet vert prenait 0,32% vis-à-vis de l’euro, à 1,0855 dollar, regagnant un peu de terrain après «beaucoup de ventes», explique M. Bechtel. Toutefois, «la faiblesse récente des données (économiques) américaines continue de peser sur le billet vert», selon les analystes de Brown Borthers Harriman. «Si les données continuent de s’affaiblir, les fondamentaux solides du dollar, à savoir une croissance forte, une inflation élevée et une banque centrale américaine (Fed) plus encline à la prudence, seront remis en question», ajoutent les analystes.