Phantom of The Opera

Emmené par un Bruce Dickinson en toute grande forme, le groupe a aligné les titres naguère chantés par son prédécesseur Paul Di’Anno décédé l’automne dernier d’un arrêt cardiaque. On aurait pu croire qu’un hommage aurait été rendu à celui qui a lancé la carrière du groupe mais celui-ci s’est plutôt manifesté avec classe et dans la sobriété de l’interprétation musicale de Killers ou l’excellent Phantom of The Opera…
Superbes visuels

Les plus jeunes ont ainsi eu un bel aperçu du début de carrière du groupe et de ce qui l’a aussi amené dans une autre dimension dès la prononciation des premières phrases de The Number Of The Beast soutenu par le clip vidéo de l’époque diffusé sur un écran géant en toile de fond. L’ambiance est montée d’un cran et le public a donné de la voix sur les “Six, Six, Six The Number of The Beast.”
Les superbes visuels de l’album “Powerslave” diffusés en arrière-plan auraient encore eu plus d’impact dans l’obscurité mais le soleil estival ne s’était pas encore couché quand le groupe a enchaîné Powerslave, 2 Minutes To Midnight et Rime of The Ancient Mariner interprété par un Bruce Dickinson déguisé en matelot. Le chanteur ne s’est pas contenté de poser sa voix, il a aussi occupé la scène grâce à une prestance de très haut niveau. Comme s’il tenait un rôle au cinéma. On a d’ailleurs apprécié l’effet spécial le montrant lutter contre les démons puis être réduit en cendres et disparaître de la scène.
Le monstre Eddie

Et puis Iron Maiden sans Eddie ne serait pas Iron Maiden. La mascotte du groupe a, de nouveau, montré ses plus laides facettes en montant sur scène ou en sortant de l’écran géant pour menacer le public qui n’en demandait pas tant.
Le temps n’a visiblement aucune emprise sur le bassiste et fondateur du groupe, Steve Harris, toujours vêtu de bermuda et muni de sa basse décorée du fanion de West Ham United, le club londonien de football dans lequel Steve a joué en équipe de jeunes avant d’en devenir son premier suppporter.
Solo de batterie

Mais l’attractivité a résidé dans l’apparition de Simon Dawson, le batteur qui a remplacé Nicko McBrain derrière les fûts lors des tournées du groupe. Son jeu, beaucoup plus dépouillé que celui de Nicko, s’est admirablement bien adapté au jeu puissant et efficace de Clive Burr, le premier batteur du groupe sur les titres les plus anciens. En revanche, il a parfois manqué de consistance sur les titres de “Powerslave” ou “Seventh Son of The Seventh So” n en raison aussi d’un set de batterie beaucoup plus modeste que son prédécesseur.
Le show n’en a pas plus manqué de puissance pour autant. Que du contraire même ! Les titres incontournables (Run To The Hill, The Trooper, Halloween Be The Name, Iron Maiden) ont recueilli la totale adhésion du public grâce à un Bruce Dickinson qui a mis énormément d’énergie pour changer de costume entre chaque titre tout un jouant un véritable jeu d’acteur…
On a aussi beaucoup apprécié le trio de guitaristes et tout particulièrement la paire Smith-Murray qui s’est livrée à plusieurs duels de soli de la meilleure veine.
Rappel d’anthologie
Le concert de plus de deux heures s’est clôturé avec Aces High, Fear of The Dark et Wasted Years en rappel. Les 60.000 fans présents en ont eu pour leur argent…
Car ils n’ont pas hésité à rejoindre assez tôt la plaine de Dessel pour rallier le Graspop qui a débuté dès midi sous un soleil de plomb. Il a régné une chaleur étouffante dans la tente du Marquee quand Death Angel est monté sur scène. Mais la foule s’est réunie en masse pour assister à la prestation de cette formation légendaire du thrash old school des années 90. Dès les premiers riffs de Voracious Souls, le public s’est lancé dans un circle-pit du meilleur effet. Malheureusement, même s’il a aligné les titres phares comme Buried Alive ou The Ultra-Violence, le concert n’aura duré que 45 petites minutes.
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Super public

C’est dans un esprit de communion que Beast In Black a chauffé l’auditoire sur une des deux scènes principales en début d’après-midi. Son heavy metal appuyé par un clavier aux sonorités des années 80 a fait mouche dès les premiers accords de Cry Out for a Hero ou des rythmes effrénés de The Power of The Beast.
Mais la frénésie s’est emparée de la foule quand Alestorm est monté sur scène derrière trois canards de baignoire représentés en baudruches géantes sur scène. Le folk metal des Écossais a, de nouveau, entraîné la foule à danser et à reprendre en chœurs les refrains de Drink, P.A.R.T.Y. Ou autre Mexico dans une bonne humeur collective…
L’ambiance est apparue beaucoup plus convenue quand Dream Theater a pris ses quartiers sur l’autre scène principale. James LaBrie a gardé ce timbre de voix si particulier et si unique qu’un titre comme Pull Me Under, écrit en 1993, garde toute sa puissance. Le public a apprécié revoir Mike Portnoy derrière les fûts du groupe. Le batteur s’était produit au Graspop ces dernières années sous bien d’autres formations (Winery Dogs, Avenged Sevenfold et Twisted Sister) avant de revenir à celle qui a construit sa notoriété
Des vampires et des filles
Ce sont les Allemands de Powerwolf qui ont ponctué cette première journée grâce à un show de 90 minutes d’une grande intensité. Maquillés en vampires les musiciens teutons ont donné le change sur des titres comme Army of The Nighjt, Armata Strigoi. Mais le public a surtout apprécié s’égosiller sur Heretic Hunters ou We Drink Your Blood…
Au Graspop, il y en a pour tous les goûts. Ce soir, Slpiknot, Behemoth et Opeth occuperont le haut de l’affiche