Les Napalm Death sont les maîtres du grindcore, mariage de metal et de punk extrême. En gros, ça va vite et ça tape fort. Guitares lourdes, basse saturée, batterie « blast » ultrarapide. Au micro, quand Mark Greenway n’aligne pas des grognements gutturaux qu’il assume parfaitement, il évoque l’écologie, la défense des droits des animaux. Courant anarchisant, le grindcore a fait tache d’huile dans le tatapoum violent et a converti des montagnes de muscles tatoués au véganisme ou au Do it yourself punk. « C’est caractéristique de cette scène britannique très sensible à l’anticonsumérisme et l’anticapitalisme », décrypte Benjamin Jardinier.
« On adore recevoir ce public. C’est le plus festif, le plus chouette, le plus gentil. »
Place aux filles !
« À La Nef on adore recevoir ce public. C’est le plus festif, le plus chouette, le plus gentil », garantit Benjamin Jardinier qui sait que ce vendredi sera l’une des soirées qui marquera cette saison musicale. « Cela fait au moins une décennie que Napalm Death n’était pas venu ici. Ils sont plus familiers des scènes du nord de l’Europe, terreau du metal. On sait qu’ils vont tout donner : sur scène, leur énergie et leur hargne mettent une claque monumentale. »
Le public aura eu le temps de se chauffer avec trois groupes américains loin d’être amateurs. Avec Full of Hell « sans doute l’un des groupes les plus violents au monde », ainsi que les vétérans louisianais de Crowbar au tempo lourd et à l’atmosphère sombre. Plus les atypiques Brat, de La Nouvelle-Orléans. Atypiques parce que conduits par une chanteuse, Liz Selfish, qui maîtrise parfaitement le growl, ce chant guttural propre au grindcore. Cela reste rare sur cette scène qui demeure très masculine « mais aussi très ouverte : c’est une bonne chose que des musiciennes s’y fassent une place. »