Le Centre technique industriel de la construction métallique (CTICM) et l’UIMM ont réuni une centaine d’acteurs métalliers de Nouvelle-Aquitaine en mars (par exemple les girondins Fayat et Daney, le béarnais Arla), pourquoi ?
Nous voulons rapprocher le CTICM, une structure nationale de recherche qui compte une soixantaine d’ingénieurs et de chercheurs, et les acteurs régionaux comme l’UIMM parce que ce sont eux les relais des entreprises. La Nouvelle-Aquitaine (4 300 entreprises métallières pour 110 000 emplois, NDLR) est notre laboratoire, c’est le premier rendez-vous du genre avant probablement Nantes et Lyon.
L’une des thématiques était la décarbonation, notamment le réemploi. C’est un enjeu important ?
Il apparaît souvent comme une contrainte. Aujourd’hui, c’est plus simple d’acheter du neuf que de déconstruire, requalifier et réemployer. Mais il faut s’accaparer ses nouveaux marchés, il faut que les entreprises prennent le virage du réemploi. Nous voyons des zones industrielles se vider, les détruire coûte une fortune. D’un autre côté, les réglementations encouragent le réemploi, il faut être prêt. Cela va être encore compliqué pendant deux ou trois ans, mais nous devons revoir notre modèle économique.
De quels outils disposent-elles, par où commencer ?
Nous avons créé une plateforme des matériaux de construction métallique prêts au réemploi qui fonctionne comme une salle des marchés. On achète et on vend. Le groupe Fayat (basé en Gironde) y a déjà eu recours par exemple. Nous avons aussi lancé en début d’année un laboratoire mobile de contrôle ; un camion qui sillonne la France pour réaliser des essais de résistance des matériaux et garantir qu’ils sont conformes pour être réemployés. Il se base sur un référentiel que nous avons mis au point il y a trois ans. Cela permet de conforter les assurances.
Quels sont encore les freins à ce virage vers le réemploi ?
Il faut que les pouvoirs publics le fassent peser davantage en faisant primer le mieux disant sur le moins-disant.