Disons d’abord que la première usine envisagée, elle, ne bouge pas du plan prévu. HyLacq se situera à Mourenx et produira de l’hydrogène qui servirait aux deux autres unités du projet.
Celle baptisée eM-Lacq, en revanche, ne se fera plus à Lacq, sur la plateforme Induslacq, comme initialement annoncé. Préférant réserver ses déclarations au prochain comité de suivi (lire ci-dessous), Elyse Energy nous confirme l’information, sans faire davantage de commentaires pour l’instant, sauf à dire que « comme tout projet industriel, celui-ci évolue en fonction des études ».
Ce changement de lieu se dessinait déjà, en réalité, après un récent vote en conseil communautaire de Lacq-Orthez.
En effet, le 13 décembre dernier, quelques jours d’ailleurs après l’annonce d’Elyse Energy d’avoir réalisé une levée de fonds essentielle de 120 millions d’euros pour ses projets, la CC Lacq-Orthez a autorisé la vente d’une superficie de plus de 10 hectares à la société lyonnaise, principalement sur Bésingrand et Pardies, des terrains de l’ancienne friche de Celanese.
Objectif : « répondre aux besoins évolutifs du projet E-CHO ».
Pratiquement, selon nos informations, il est apparu plus simple, plus logique de rapprocher cette unité, qui doit produire de l’e-méthanol, de l’autre usine phare d’E-CHO, à savoir BioTJet, dont l’implantation était déjà prévue dans cette zone de Pardies-Bésingrand. Celle-ci, pour mémoire, doit produire de l’e-biokérosène.
Pour une production plus importante ?
Avec ce regroupement, la société lyonnaise va s’économiser des coûts de transports et de logistique (il aurait fallu acheminer l’hydrogène de Mourenx à Lacq notamment).
« Au niveau sécurité, ils pourront aussi gérer plus facilement leurs allées et venues sur le futur site » explique un proche du dossier. Le fonctionnement aurait été en effet différent en restant sur la plateforme Induslacq, gérée par la Sobegi.
Enfin, on nous parle « d’optimisation » du projet, avec un volume d’intrants qui resterait le même mais avec des chiffres de production à la sortie en hausse.
En vue de ce déménagement, Elyse Energy va devoir débourser plus de 1,4 million d’euros hors taxe, pour l’achat des terrains à l’intercommunalité, terrains qu’il faudra aussi dépolluer et qui devront être soumis à des études techniques « pour garantir la sécurité environnementale », rappelle la CCLO dans sa délibération.
Au regard de l’investissement prévu pour les trois usines, 2 milliards d’euros, cette rallonge ne devrait pas être trop pénalisante pour Elyse Energy.
Le prochain comité de suivi le 4 février
Cadrée toujours par la Commission nationale du débat public, la concertation continue se poursuit pour ce projet E-CHO. Notamment à travers des comités de suivi. Le troisième se tiendra le mardi 4 février à 18h. Après le sujet biomasse, en décembre, cette rencontre se penchera cette fois sur le bilan carbone du projet. Seront présentées les conclusions du « dire d’expert » réalisé par la société Carbone 4, mandatée par la CNDP.