« Vous voulez goûter ? Elle est très bonne ». T-shirt bleu sur le dos, un employé de la start-up Kumulus offre un petit gobelet d’eau fraiche aux journalistes qui pénètrent à la hâte par la porte T du parc des expositions de la porte de Versailles à Paris (15e). Difficile de refuser avec la chaleur étouffante de ce mercredi 11 juin 2025, premier jour du salon de l’innovation Viva Technology.
Désormais abrités sous le petit parasol du stand niché juste à l’entrée de l’enceinte, où ils dégustent avec avidité leur rafraîchissement, les visiteurs aperçoivent subitement le message inscrit en fond sur le kakémono : « L’eau potable à partir de l’air ». Un rapide regard jeté autour d’eux suffit pour noter que celle-ci vient d’être tirée de deux grandes « amphores » au design modern et dotées de robinets. Tiens, une idée !
Une technologie qui a permis de produire 25 litres d’eau dans le désert
Derrière le stand, des tables sont alignées à proximité d’un food court. Problème, l’organisation du salon n’a pas pu se raccorder à l’eau, nous confie Capucine Cogné, directrice du marketing et du développement d’affaires en Europe de Kumulus.
L’occasion pour l’entreprise de montrer une application concrète de son concept, notamment avec le pic de chaleur prévu le temps de cette édition 2025.
En captant l’humidité de l’air, les machines de Kumulus arrivent en effet à produire environ 30 litres d’eau par jour. Un chiffre qui a grimpé jusqu’à 50 dans les zones les plus humides et qui atteignait – quand même – 25 litres dans le désert.
Inspirée de la rosée du matin
Une deeptech qui a émergé à Paris, de l’esprit de deux polytechniciens. En 2021, l’un d’eux, Iheb Triki, est en charge de la logistique de l’eau durant quatre jours passés en autonomie dans le désert tunisien.
Capucine Cogné raconte : « Il fallait une voiture entière pour transporter des bouteilles en plastique (près de 100 litres pour une dizaine de passagers). Mais, le matin, il remarquait que tout était humide à cause de la rosée… Les tentes, les voitures, etc. Ça a été l’inspiration du projet ».
Près de 6000 tests d’échantillons effectués
C’est ainsi qu’est née « l’Amphore », une technologie répliquant le phénomène naturel de la rosée, en récoltant les gouttelettes d’eau produites par le refroidissement de l’air dans la machine grâce à l’électricité (issue d’un raccordement, d’un panneau solaire, ou d’un branchement sur secteur).
Le liquide passe ensuite par quatre niveaux différents de filtres, avant d’être « re-minéralisé » et stocké dans un réservoir.
Capucine Cogné désigne du doigt l’écran de l’une des machines : « Regardez, elle est rechargée à 66 % ». Elle ajoute que près de 6000 tests d’échantillons ont été réalisés pour confirmer la conformité de la qualité de l’eau.
Une option modulaire pour un chantier ou le camp isolé d’une ONG
« On travaille aussi beaucoup sur le goût », précise son collègue, en distribuant les gobelets. Rien à redire de ce côté là de notre point de vue.
Capucine Cogné poursuit : « Nous avons différents types de clients. Cela peut-être une option modulaire sur un chantier, pour des camps isolés ou sur des zones comme le port de Valence qui n’a pas de raccordement… » L’entreprise franco-tunisienne vend notamment en France, en Espagne et en Tunisie.
« La fabrication des machines se déroule en Tunisie et les tests de qualité de l’eau ont lieu à Paris, où nous sommes une équipe d’une petite dizaine », détaille la directrice marketing. Quant aux prix, ils oscillent entre 4900 euros à 5900 euros.
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