Les entreprises américaines qui importent des produits suisses seront désormais taxés à 31%. Et rares sont les entreprises qui échapperont au casse-tête des droits de douane, à l’instar du restaurant “Stable DC”, à Washington, qui propose des fondues et des raclettes avec des fromages importés de Suisse.
Avec les nouveaux droits de douane, son propriétaire Silvan Kraemer envisage d’augmenter le prix de ses plats de 30%. “En dernier recours, on devra peut-être proposer à la fois une fondue au fromage américain et une fondue suisse à un prix différent”, a-t-il confié mercredi dans le 19h30 de la RTS.
Rick Huether, le propriétaire de “Independent Can”, une usine qui produit des millions de boîtes métalliques, parvient pour sa part à absorber une partie du surcoût, mais il devra aussi augmenter ses prix. Impossible pour lui d’acheter son métal aux Etats-Unis, la production américaine étant insuffisante.
L’acier et l’étain, dont 70% est produit et acheté à l’étranger, principalement en Allemagne, seront désormais taxés à 25%. “Le défi est de savoir ce que l’on va dire aux consommateurs”, déclare Rick Huether. “On ajuste les prix en fonction des droits de douane et des matières premières utilisées et on facture cela séparément”.
>> Le sujet du 19h30 :
Imprévisibilité
Pour relocaliser les industries, comme le rêve Donald Trump, il faudrait des années et des milliards de dollars d’investissement. Une machine fabriquée en Suisse utilisée par Rick Huether vaut par exemple 700’000 dollars. Avec les nouveaux droits de douane, elle pourrait donc coûter près de 220’000 dollars de plus.
Au-delà de l’augmentation des prix, dirigeants, entrepreneurs et investisseurs redoutent aujourd’hui l’imprévisibilité des décisions prises à la Maison Blanche. “Est-ce que c’est du court terme, du long terme, une tactique de négociation ou est-ce le futur?”, s’interroge Rick Huether.