« La crise sanitaire a accéléré la transformation des modes de travail dans les entreprises », introduit Florine Deveaux, directrice adjointe pour BNP Paribas Real Estate Transaction à Nancy.
Les derniers chiffres concernant le marché de l’immobilier de bureaux à Metz et Nancy sont sortis et mettent en lumière les évolutions. « En 2024, nous n’avons pas eu de transactions dont la surface est supérieure à 5 000 mètres carrés et seulement deux transactions de plus de 2 000 mètres carrés », continue la professionnelle.
Développement du “flex office” (qui correspond à l’absence d’un bureau attitré), essor du télétravail… et finalement, « les dirigeants recherchent moins de mètres carrés, mais des locaux plus qualitatifs et surtout bien placés, pour faciliter les trajets domicile/travail des collaborateurs. Ils ont également besoin de salles propices à la réflexion collective et qui permettent de rencontrer les clients. Désormais, pour répondre à la pénurie de cadres qui touche les sociétés, les bureaux sont des vitrines. Il faut donc du standing et un certain niveau de prestations. », note Claudia Lefevre, directrice adjointe pour BNP Paribas Real Estate Transaction à Metz.
Au sein de la capitale mosellane, la moyenne de taille des surfaces commercialisées en 2024 atteint 280 mètres carrés, contre 468 mètres carrés à Nancy. « Les lots de grande taille ne trouvant pas preneurs, ils sont souvent divisés en plusieurs plateaux de 400 mètres carrés », continue Claudia Lefevre.


À ce titre, l’ISEQ, École Supérieure des métiers de l’Environnement, de la Sécurité et de la Qualité, implantée en juillet 2024 à la Grange-aux-Bois dans des locaux de 1 300 m², fait figure d’exception.
« 2025 sera atone »
Mais la crise sanitaire n’est pas la seule responsable de la raréfaction des entreprises recherchant de grands espaces. Globalement, le contexte est morose. « 2025 sera atone. Il faudra attendre 2026 et la baisse des taux d’intérêt annoncée pour que le niveau de ventes s’améliore. Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, les chefs d’entreprise ont mis en attente leurs projets d’investissement. Les crises géopolitiques successives participent au climat de défiance. »
La situation serait plus compliquée à Metz qu’à Nancy. Au sein de la ville meurthe-et-mosellane, « le marché s’est bien comporté », tempère Florine Deveaux. Même si, avec 38 000 mètres carrés transactés en 2024, une baisse de 9 % par rapport à 2023 est observée. « Les trois dernières années ont été particulièrement prolifiques. Mais normalement, on arrive plutôt à 35 000 mètres carrés commercialisés par an. » À Nancy, où le centre-ville et le quartier Brabois sont plébiscités, en 2024, l’offre à 1 an s’établit à 49 000 mètres carrés environ dont 26 % de neuf.


En l’absence de développement, le marché est dynamisé par des restructurations lourdes incluses dans ce pourcentage (à l’instar de l’ancien immeuble « Bonus » et des anciens locaux AXA tous deux rue Saint-Jean). À Metz, où l’offre à cinq ans est de 64 000 mètres carrés, le cumul des transactions réalisées en 2024 culmine à 32 000 mètres carrés, 3 % mieux que l’année précédente, mais un résultat qui reste en deçà de la moyenne des cinq dernières années, à 38 000 mètres carrés.
Combien coûtent les bureaux à Metz et Nancy ?
Dans les deux villes, en fonction du secteur (ville ou périphérie) et de l’état (neuf ou ancien), les prix de la location au mètre carré oscillent entre 110 et 180 euros du mètre carré. À l’achat, les montants varient de 1 600 à 3 000 euros du mètre carré.
Concernant le type d’entreprises qui recherchent des bureaux à Metz et Nancy, les deux dirigeantes observent que ce sont souvent experts-comptables, des avocats, des métiers de conseil ainsi que des écoles. « La difficulté est qu’actuellement, tout le monde veut le même type de surface et le même secteur, en même temps », conclut Florine Deveaux, qui ajoute que malgré les problématiques, « l’immobilier de bureaux reste un marché résilient ».