Padel: vent de fraîcheur sur Bandol, Léa Godallier remporte le tournoi féminin du FIP Silver
3 Mins Read
Le petit tatouage tribal qui cercle son poignet droit est l’un des rares signes qui traduit ses origines, avec quelques sponsors locaux affichés sur son maillot. Léa Godallier, née à Papeete, a très vite quitté Tahiti. Quand elle y retourne aujourd’hui, elle confie jouir d’une certaine popularité qui l’amuse. “La dernière fois, il y avait une cinquantaine de personnes qui m’attendaient à l’aéroport. Là-bas, le padel a pris de l’importance. Je suis fière de représenter la Polynésie et la France quand je joue”, témoigne celle qui a remporté dimanche le tableau féminin du FIP Silver de Bandol. Elle succède à une autre Tricolore, Carla Touly.
Bandol, son prochain port d’attache? La n° 2 française, 55e joueuse au ranking international est en effet en discussions pour rejoindre l’ambitieuse équipe féminine du TCB, même si elle devrait s’installer à Vichy, où son compagnon est appelé à des responsabilités dans le padel au sein de la fédération.
En tout cas, la Tahitienne licenciée à Toulouse/Colomiers s’est très bien acclimatée hier, lors d’une journée où le vent est venu pourrir le jeu sur la piste bleue installée sur le stade Deferrari (qui s’apprête à être rasé pour être remplacé par un parc et un théâtre de verdure).
“Un vent hallucinant”
Ce titre à domicile a en tout cas une saveur particulière pour la seule Française à s’être hissée dans le dernier carré. Après deux défaites en finale sur des tournois similaires avec sa nouvelle partenaire, la gauchère espagnole Laura Lujan (n° 61), elle a vaincu le signe indien. “On a été indulgentes avec nous-mêmes après ces tournois. Là, on est montées en puissance. On est d’autant plus satisfaites que le tournoi était très relevé, confie-t-elle. Et on a quand même battu les têtes de série n° 1 en finale.” En l’occurrence les Espagnoles Maria Rodriguez (n° 37) et Sandra Bellver (n° 58), l’ancienne partenaire de Léa Godallier. Celles-ci, soûlées par un “vent hallucinant”, ont commis bien trop de fautes directes. “C’était la clé, reprend la quadruple championne de France, âgée de 30 ans. Ce n’était peut-être pas le plus beau padel, mais on a su le mieux s’adapter aux conditions. On les a tenues, on n’a pas commis trop de fautes et elles, elles tentaient des choses qui auraient sans doute marché sans le vent.” Pour un score sans appel: 6-3, 6-3.
À peine la finale expédiée, Léa Godallier et Laura Lujan, de dix ans sa cadette, prenaient la direction de Rome, où se tient cette semaine un Major. Un tournoi sur lequel elles vont arriver avec une certaine confiance, même si le niveau va monter d’un ou deux crans.
“Finir comme ça, c’est incroyable, non ?”
Un contre-smash en sortant du terrain. Voilà de quelle manière, spectaculaire, Guillermo Collado a conclu la finale masculine hier, avant d’exulter devant la tribune du stade Deferrari, garnie d’environ 200 spectateurs. « Finir sur un point comme ça, c’est incroyable, non ? », s’amuse Collado, associé à Pol Hernadez, qui n’en revenait pas lui non plus.
Les deux Espagnols de 20 ans ont réalisé un tournoi de haute volée, déjouant les pronostics. Têtes de série n°6, ils ont d’abord sorti les Français Joris – Raichman, puis les n°1 (Rubio – Ruiz). Avant de s’offrir le scalp des n°3 en finale (6/3, 6/3) : l’Espagnol Alvaro Cepedo (38e mondial) et l’Argentin Agustin Torre. Pas mal pour des jeunes classés au-delà de la 60e place au ranking mondial qui participaient à leur premier FIP Silver ensemble.
Pol Hernadez (en rose) et Guillermo Collado ont régné en maîtres sur Bandol.