En 2050, l’Insee estime qu’en France, quatre millions de personnes âgées de plus de 60 ans seront en perte d’autonomie et dépendantes. Derrière cette perspective, c’est toute une silver économie, déjà en plein essor, qui continue de se structurer. « Dans le cadre de la Chaire Santé de l’Université de Lorraine, nous avons réalisé une étude avec l’IAE de Metz. Elle révèle que pour chaque euro injecté dans un Ehpad, ce sont trois euros qui retournent sur le territoire, dont les deux tiers arrivent directement dans l’économie locale », introduit Gilles Spanier, directeur des opérations du groupe associatif SOS Seniors basé à Metz. Des spécialistes du soin, de l’alimentaire, des services de blanchisserie et autres commerces à l’image des salons coiffure… gravitent autour de ces établissements et travaillent auprès de seniors. Des retombées difficiles à chiffrer, mais bien réelles.
Le groupe SOS Seniors gère lui-même 114 sites en France dont de nombreux Ehpad et résidences pour seniors lui permettant d’employer directement 4 500 personnes.
« Pour nos structures nous sommes en veille sur toutes les solutions développées par des entreprises visant à améliorer la vie de nos résidents. La difficulté est d’analyser comment intégrer des modèles économiques de sociétés dans des établissements qui ont un budget serré. »
L’innovation au chevet des Ephad
Cette problématique, Cyril Deronne la connaît, lui qui a fondé à Nancy l’entreprise innovante DMCC dont le business plan repose sur la commercialisation de chariots de distribution et débarrassage de repas intelligents. « Nos chariots connectés mesurent la bonne alimentation des personnes en luttant contre le gaspillage alimentaire », explique l’entrepreneur alors que la Haute Autorité de Santé annonce en moyenne 40 % de dénutris en Ehpad et un gaspillage alimentaire avoisinant les 40 %. Ce qui coûterait 50 000 euros par an aux établissements de 80 places.
Pour réussir son pari, DMCC est capable de peser et vérifier les apports en vitamines, protéines… de chaque assiette, tout en prenant en considération les préférences de goût de tous, et en respectant les contraintes de temps pour permettre aux résidents de manger dans les temps.
Discret sur ses chiffres, Cyril Deronne assure avoir multiplié son activité par deux depuis 2023, année où il était par ailleurs parvenu à lever 1,2 million d’euros auprès de business angels régionaux. Aujourd’hui sa société emploie cinq collaborateurs et les chariots de DMCC sont utilisés dans des Ehpad répartis dans toute la France. « Nous réfléchissons désormais à une offre adaptée aux cantines scolaires. » Un autre marché prometteur.