M. Gold a atteint lundi l’âge obligatoire de la retraite au Sénat, fixé à 75 ans.
Il a été nommé au Sénat en 2016. Il a expliqué avoir sollicité ce poste pour contribuer à redonner une certaine légitimité au Sénat après qu’un scandale de dépenses a secoué la Chambre haute.
«Je voulais participer à la modernisation et à la revitalisation d’une institution qui, à tort ou à raison, avait décliné», a déclaré M. Gold à La Presse Canadienne. Il a ajouté que la «légitimité et l’intégrité» du Sénat, «à tort ou à raison, avaient été entachées dans l’esprit des Canadiens».
M. Gold a soutenu que l’instauration d’un climat d’impartialité au Sénat était, selon lui, essentielle au rétablissement de la légitimité de l’institution.
Le Groupe des sénateurs indépendants a été créé après que Justin Trudeau, alors chef du Parti libéral, ait retiré des sénateurs du caucus libéral en 2014. Cette décision, prise avant que M. Trudeau ne devienne premier ministre, a été appliquée alors que le Sénat était encore sous le choc d’un scandale de dépenses impliquant les sénateurs Mike Duffy, Pamela Wallin et d’autres sénateurs.
M. Trudeau a déclaré avoir agi ainsi pour tenter de réduire la partisanerie à la Chambre haute.
Le Groupe des sénateurs indépendants n’a été officiellement reconnu au Sénat qu’en 2016, année de la nomination de M. Gold.
«Le Sénat risquait de devenir soit une caisse de résonance de la partisanerie observée à la Chambre des communes, soit une simple approbation automatique lorsque le même parti contrôlait les deux chambres», a-t-il expliqué.
«Je pense donc que les changements introduits en 2016 rééquilibrent considérablement la relation entre la Chambre et le Sénat, sans toutefois la révolutionner. Le Sénat a toujours été conçu pour être une institution ayant une vision politique à plus long terme.»
M. Gold est devenu sénateur indépendant en 2020 après que M. Trudeau lui ait demandé de représenter le gouvernement au Sénat, lui confiant la tâche de guider les projets de loi gouvernementaux à la Chambre haute.
M. Gold a dit n’avoir constaté aucun «changement notable» dans la relation entre la Chambre des communes et le Sénat, que ce soit sous M. Trudeau ou sous le premier ministre Mark Carney.
M. Gold a déclaré avoir ressenti «des sentiments mitigés et intenses» lorsque le Sénat a adopté le projet de loi C-5, le projet de loi sur les grands projets du gouvernement, jeudi – son dernier jour au Sénat.
Il a affirmé ne pas pouvoir se prononcer sur les projets de M. Carney pour le Sénat, mais espérer que la Chambre haute continuera de fonctionner sous sa forme actuelle.
«Je suis convaincu que la transformation du Sénat en une institution plus indépendante et moins partisane au cours de la dernière décennie a été une réussite majeure en matière de réforme démocratique.»
— Marc Gold, sénateur québécois à la retraite
«Le Sénat est désormais plus proche de sa véritable vocation constitutionnelle initiale. Et j’espère que ces progrès se poursuivront.»
M. Gold a dit que, même si cela peut paraître cliché, il a vraiment hâte de consacrer plus de temps à deux choses qu’il aime : sa famille et la musique.
Avant d’être sénateur, M. Gold a été vice-président chez Maxwell Cummings and Sons, une entreprise d’immobilier et d’investissement située à Montréal, pendant plus de 20 ans. Il a aussi siégé au conseil d’administration et a été président du Comité des promotions à l’Université de Montréal pendant 16 ans.
Il a également occupé des postes importants au sein de la communauté juive, ayant entre autres été président des Fédérations juives du Canada.
M. Gold est actuellement professeur auxiliaire de droit à l’Université McGill.