(Agence Ecofin) – En 2023, l’International Copper Study Group a estimé la production congolaise de cuivre raffiné à un peu plus de 2 millions de tonnes. Alors que cette production devrait augmenter avec la nouvelle fonderie d’Ivanhoe en RDC, la Chine a déjà sécurisé la majorité de cette nouvelle offre.
Les exportations congolaises de cuivre raffiné vers la Chine ont bondi de 71 % en 2024, atteignant 1,48 million de tonnes selon Reuters. Alors que cette progression porte la part de la RDC dans les importations chinoises de cuivre à 36,7 %, contre 10 % en 2020, un potentiel de croissance demeure encore avec la mise en service prochaine de la fonderie congolaise d’Ivanhoe Mines.
Ivanhoe exploite en effet la plus grande mine de cuivre en RDC, Kamoa-Kakula, et la compagnie canadienne a lancé en 2021 la construction d’une fonderie qui devrait être inaugurée en 2025. Cette dernière dispose d’une capacité de production annuelle de 500 000 tonnes d’anodes de cuivre. Les groupes chinois Zijin Mining et CITIC Metal ont déjà signé des accords pour se faire livrer 80 % de la production sur une période de trois ans.
Il faut souligner que ce type d’accord est au cœur de la croissance des exportations congolaises de cuivre vers la Chine. La RDC qui est devenue en 2023 le deuxième producteur mondial de cuivre raffiné selon l’International Copper Study Group, a profité des investissements massifs chinois pour développer ses capacités de transformation. À Kamoa-Kakula par exemple, Ivanhoe détient en réalité 39,6 % d’intérêts dans la mine, la même part que Zijin Mining qui est par ailleurs un des principaux actionnaires d’Ivanhoe.
La domination chinoise sur le secteur minier congolais suscite d’ailleurs de plus en plus d’inquiétudes à Kinshasa, où les autorités cherchent à diversifier leurs partenaires. Le gouvernement a mené ces derniers mois plusieurs discussions dans ce sens, avec des pays comme les États-Unis ou l’Arabie saoudite.
« Aujourd’hui, 80 % de nos mines, c’est avec un seul partenaire [la Chine]. C’est donc un risque […]. On ne sait jamais ce qui peut arriver. C’est pourquoi nous essayons désormais de diversifier nos partenariats afin de ne pas dépendre d’un seul partenaire », a notamment déclaré en janvier 2025 Marcellin Paluku, directeur de cabinet adjoint au ministère des Mines en marge du Future Minerals Forum à Riyad.
Emiliano Tossou
Édité par Wilfried ASSOGBA