Intel semble bien décidé à se séparer de ses activités les moins rentables. Le fondeur américain a annoncé le 14 avril la conclusion d’un accord définitif pour la vente de 51% de sa filiale de puces Altera au géant du capital-investissement Silver Lake. L’opération, qui devrait être finalisée au deuxième semestre, permettra à Intel de récupérer 4,46 milliards de dollars (environ 3,9 milliards d’euros). La valorisation d’Altera s’élève désormais à 8,75 milliards de dollars, bien loin des 16,7 milliards de dollars dépensés par Intel en 2015 lors de son rachat.
Altera se retrouve distancée face à Xilinx, rachetée par AMD
L’année dernière, Altera a essuyé une perte d’exploitation de 615 millions de dollars (539 millions d’euros), son chiffre d’affaires de 1,54 milliard de dollars représentant moins de 3% du chiffre d’affaires du groupe. La filiale, qui conçoit des puces FPGA facilement reconfigurables pour les utilisateurs, avait progressivement perdu des parts de marché et avait été distancée par son rival Xilinx, racheté par AMD en 2022. “L’annonce d’aujourd’hui reflète notre engagement à recentrer nos efforts, à réduire notre structure de dépenses et à consolider notre bilan”, a déclaré dans un communiqué Lip-Bu Tan, CEO d’Intel.
Cette annonce constitue la première mesure d’envergure prise par Lip-Bu Tan, nommé en mars après le départ forcé de Pat Gelsinger en fin d’année dernière. Ce dernier avait tenté coûte que coûte de redresser Intel, l’entreprise étant dépassée par ses concurrents directs Nvidia et TSMC et ayant pris un retard à l’allumage dans les projets d’IA.
La division avait été filialisée l’année dernière
Un plan de réduction des coûts atteignant les 10 milliards de dollars avait notamment été enclenché en août, comprenant le licenciement de 15 000 personnes (environ 15% de la masse salariale totale). Concernant Altera, une première étape avait été franchie début 2024, lorsqu’Intel avait annoncé filialiser la division pour réduire les coûts tout en bénéficiant des droits de propriété intellectuelle.
Avec une dette estimée fin 2024 à 50 milliards d’euros et un chiffre d’affaires en berne, tout n’est pas résolu pour Intel. Plusieurs scénarios sont évoqués pour améliorer la santé financière de l’entreprise, allant d’une cession de sa participation majoritaire dans sa filiale de véhicules autonomes Mobileye à une reprise des activités de sa division fonderie. Le mois dernier, TSMC aurait présenté à AMD, Broadcom et Nvidia un projet de joint-venture qui exploiterait les usines d’Intel sans pour autant y détenir une participation majoritaire.