Le buffle et l’hippopotame. Ce sont les logos des sociétés minières qui exploitent respectivement l’or de Loulo et de Gounkoto, dans l’ouest du Mali. Cela pourrait aussi être le titre d’un conte retraçant le duel qui oppose le groupe Barrick Gold, géant minier canadien, et le régime militaire de Bamako. L’issue de la bataille reste incertaine mais après un an d’affrontement, l’hippopotame fait mordre la poussière au buffle. Mardi 15 avril, la junte a fermé les bureaux de Barrick Gold, deuxième producteur d’or au niveau mondial, dans la capitale malienne. Quatre des cadres maliens de l’entreprise minière sont en détention depuis le mois de novembre.
L’enjeu du bras de fer est le trésor de Loulo et Gounkoto, sites éloignés d’une vingtaine de kilomètres qui forment un vaste complexe minier, fait d’immenses fosses étagées et de galeries souterraines, situé tout contre la frontière du Sénégal, dans la région de Kayes. Le groupe Randgold (racheté en 2018 par Barrick Gold) les exploite depuis vingt ans, à travers deux sociétés locales possédées à 80 % par Barrick et à 20 % par l’Etat malien. Incontestablement, la mine de Loulo-Gounkoto est rentable. Depuis 2016, environ 20 tonnes d’or en sortent chaque année, ce qui en fait l’exploitation la plus profitable d