Et si Tadej Pogacar était finalement humain ? C’est peut-être la première conclusion qui vient en tête de tous les suiveurs au terme d’une Amstel Gold Race renversante, que l’on pensait pourtant terminée à plus de 40km de l’arrivée, lorsque le champion du monde s’est isolé en tête de course.
Un scénario connu, à la conclusion toujours identique : un succès du Slovène. Mais pas ce dimanche. Cette fois, Pogacar n’est pas allé au bout. Cette fois-ci, il a été repris, par Remco Evenepoel et Mattias Skjelmose, vainqueur au sprint.
Plus de défaites en 2025 qu’en 2024 !
Ne pas aller au bout après s’être lancé dans un solo lointain, ce n’est arrivé qu’à deux reprises dans la carrière du triple vainqueur du Tour de France (2020, 2021, 2024). Lors de la dernière Grande Boucle, sur la route du Lioran lors de la 11e étape, lorsque Tadej Pogacar avait été victime d’une hypoglycémie et rattrapé par Jonas Vingegaard, et lors des Mondiaux 2020, juste après son premier succès sur le Tour, lorsqu’il s’était isolé à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée, avant d’être repris à 20km du but. Alors, forcément, beaucoup s’y sont fait avoir.
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Alaphilippe allume la première mèche, Pogacar dans sa roue
Video credit: Eurosport
“Quand Pogacar est parti, je me suis dit ‘Il est parti, c’est bon’, avoue Wout Van Aert, finalement 4e de cette édition 2025. Peut-être que je n’y croyais pas assez. L’information du jour, aussi fou que ça puisse paraître, c’est que Tadej n’est pas invincible“. On le savait déjà grâce à Mathieu Van der Poel (Milan-SanRemo et Paris-Roubaix) mais le reste de la concurrence le sait désormais. Pogacar a déjà perdu plus souvent en 2025 (3 défaites) que sur toute l’année 2024 (2) ! Même si, cette défaite, le Slovène se l’est en partie causé tout seul.
Il y avait du vent de face et j’en ai payé le prix
“Quand j’ai suivi l’attaque de Julian Alaphilippe, j’espérais qu’il pourrait rester avec moi plus longtemps, admet le champion du monde. Mais, dans la montée suivante (le Kruisberg), il a lâché prise et j’ai dû y aller tout seul“. Il restait alors 42km pour rejoindre l’arrivée et Tadej Pogacar se retrouvait face à un dilemme, attendre le groupe derrière qui était à une dizaine de secondes, ou s’en aller tout seul. Comme d’habitude, il a décidé d’y aller tout seul. Un scénario vu et revu. Mais, cette fois, c’était sans doute une erreur.
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Alaphilippe coince et Pogacar s’envole sur l’Amstel Gold Race
Video credit: Eurosport
“J’ai été un peu trop enthousiaste lors de cette première attaque, regrette t-il. Je n’ai pas pu creuser davantage l’écart dans les 15 derniers kilomètres à cause du fort vent de face. J’ai essayé de tenir seul, mais ils étaient deux (Evenepoel et Skjelmose) juste derrière. Je savais qu’ils se rapprochaient dans les montées, donc j’ai essayé d’accélérer au pied et au sommet. Mais il y avait du vent de face et j’en ai payé le prix“. Un prix que Pogacar n’a pas vraiment l’habitude de payer et qui lui a coûté sa 2e Amstel Gold Race. “La ligne était cinq mètres trop loin pour moi mais, au final, le plus fort, c’était Skjelmose“, avoue le Slovène, qui ne réalisera pas le triplé ardennais en 2025. Mais il lui reste toujours le doublé Flèche-Liège en ligne de mire. Et l’animal blessé est peut-être encore plus dangereux.