(Agence Ecofin) – Le 10 avril 2025, Glencore a annoncé que ses 2 mines industrielles en RDC – Kamoto Copper Company (KCC) et Mutanda Mining (MUMI) – ont obtenu la certification Copper Mark, un label de plus en plus recherché en termes de respect de normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).
Avant Glencore, le chinois CMOC a obtenu cette certification en juin 2024 pour sa mine de Tenke Fungurume toujours en République démocratique du Congo. Eurasian Resources Group (ERG) a lancé le processus en septembre 2024 pour Metalkol. De fait, fin 2023, plus de 50 sites miniers et fonderies étaient certifiés de par le monde, représentant environ 30% de la production globale de cuivre, notamment au Chili, au Pérou et aux États-Unis.
Qu’est-ce que la Copper Mark et à quelle problématique mondiale répond-elle ?
La transition énergétique dope la demande mondiale de cuivre, ce qui intensifie aussi les préoccupations sur les conditions d’extraction : travail des enfants, pollution, conflits autour de l’eau ou des terres. Lancée en 2020, la Copper Mark tente de répondre à ces enjeux en proposant une certification volontaire alignée sur les normes internationales. Elle est reconnue par la Bourse des métaux de Londres (LME), qui impose désormais des critères ESG stricts.
Michèle Brülhart, directrice exécutive de la Copper Mark, rappelle que « la demande mondiale de cuivre pourrait augmenter de 40% d’ici à 2040 », et que le label vise à éviter que cette hausse se fasse au détriment de la gestion des risques ESG.
Pourquoi les producteurs y adhèrent ?
Obtenir cette certification permet aux producteurs d’éviter les restrictions d’accès à des marchés comme celui de la Bourse des métaux de Londres, et peut améliorer la valorisation commerciale de leur cuivre auprès de certains acheteurs, selon Liang Wei, vice-présidente ESG de CMOC. En RD Congo notamment, elle peut contribuer à valoriser les ressources, renforcer la transparence et encourager de meilleures pratiques.
« La participation au processus d’assurance de The Copper Mark nous a permis de mieux comprendre les lacunes de nos processus sociaux et environnementaux, que nous sommes en mesure de combler rapidement » assure Mark Davis, DG de Glencore Copper Africa.
Quels critères une mine doit-elle remplir pour être certifiée ?
La Copper Mark repose sur 33 critères couvrant la gouvernance, le social et l’environnement : il y a entre autres la lutte contre la corruption, les droits humains, la sécurité au travail, la gestion de l’eau, des déchets et de la biodiversité. Le processus commence par une autoévaluation suivie d’un audit indépendant sur site, avec entretiens anonymes auprès des travailleurs et des parties prenantes.
Qu’est-ce que la Copper Mark apporte de plus que les autres labels ?
La Copper Mark certifie directement les sites miniers là où le Responsible Minerals Initiative (RMI) fournit par exemple des outils d’évaluation sans délivrer de certification, et où les principes de l’ICMM reposent sur des engagements généraux sans audit systématique par site.
Elle impose un audit indépendant tous les 3 ans, centré sur des enjeux critiques comme l’engagement communautaire, la réduction des émissions, la gestion de l’eau et la biodiversité. La Copper Mark vise à ce que la moitié du cuivre mondial provienne de sites certifiés d’ici 2035.
La certification est-elle permanente ? Que se passe-t-il en cas de manquements ?
La certification est valable trois ans et peut être renouvelée en entamant un nouveau cycle. Cette logique impose une amélioration continue des pratiques sur le long terme. Une mine a 24 mois pour remplir tous les critères. En cas de manquements, un mécanisme de suspension publique est prévu, puis une exclusion si la situation ne s’améliore pas.
Emiliano Tossou
Edité par : Feriol Bewa
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