Inondations, tornades, incendies, grêle… Partout dans le monde, les catastrophes climatiques se multiplient.
Les marchés financiers parient sur les “cats bonds”. Ces obligations climatiques attribuent des risques financiers à des désastres climatiques.
Si les désastres ne se produisent pas, les investisseurs récupèrent souvent des intérêts à deux chiffres.
En 2023, dans le monde, les désastres naturels ont provoqué 228 milliards d’euros de dégâts. En constante progression, ce chiffre ne manque pas d’effrayer les assureurs. Certaines compagnies refusent de protéger l’intégrité des bâtiments dans des zones aux risques d’inondation, d’incendie ou de retrait gonflement des argiles trop élevés.
Sur les marchés financiers, la parade consiste à assurer le risque de catastrophe naturelle. Les “cat bonds” (ou obligations catastrophes), consistent à transférer aux investisseurs une partie des risques financiers liés à leur exposition à une catastrophe naturelle exceptionnelle, une pandémie ou une cyberattaque. Les compagnies d’assurance, les États ou des entreprises en émettent de plus en plus : le marché a doublé en dix ans et ces titres représentaient environ 40 milliards de dollars début 2025. La Banque mondiale ou la Commission européenne soutiennent le processus. Les institutions internationales espèrent que ces titres permettent d’offrir suffisamment de ressources aux territoires surexposés aux risques. Elles ambitionnent que ces fonds soulagent les différentes crises d’assurabilité.
Autrement dit, ces obligations portent sur un péril donné dans une zone précise (inondation dans le Pas-de-Calais, tornade en Alsace, tremblement de terre au large de Nice…). Ceux qui les achètent parient que la catastrophe n’aura pas lieu dans un délai compris entre 3 et 5 ans. Si elle survient en revanche, l’investisseur perd sa mise. Avantage non-négligeable : les taux d’intérêts restent décorrélés de l’économie mondiale et des aléas boursiers. Résultat : la majorité des obligations catastrophes verse des taux d’intérêt à deux chiffres aux investisseurs (20% en moyenne en 2023, 17% l’an dernier). De quoi faire rêver.
Trois modèles de “cat bonds”
Il existe trois grandes familles d’obligations catastrophes, rapportent nos confrères du Monde (nouvelle fenêtre). Elles fixent des règles différentes en cas de défaut partiel ou total de remboursement par l’émetteur du titre. La première, appelée “indicielle”, empêche tout versement si le coût d’une catastrophe pour l’industrie de l’assurance atteint un certain montant. La seconde, surnommée “indemnitaire”, déclenche le défaut de paiement à partir d’un montant de dommages indemnisés par l’émetteur. La troisième, la paramétrique, se base sur une intensité ou un niveau : force des vents, ligne de montée des eaux, magnitude de tremblement de terre, etc.) spécifié au moment de l’émission de l’obligation.
Depuis quelques semaines, un premier ETF (fonds négocié en bourse) permet à n’importe quel particulier de spéculer sur un “cat bond” à Wall Street (New-York). Les conseillers en investissements précisent que les bourses du vieux continent proposeront très prochainement ces titres aux particuliers européens.