Banque et argent liquide
Alors que le cash est moins utilisé, Revolut se lance dans les bancomats
L’argent liquide qui disparaît progressivement n’effraie pas la banque en ligne. Revolut place ses premiers distributeurs de billets en Espagne.

En lançant des distributeurs de billets, Revolut veut moderniser les «points de contact physique», en y ajoutant des fonctionnalités comme le retrait de cartes et la création de comptes directement sur la machine.
IMAGO/Michael Gstettenbauer
- La banque en ligne Revolut installe 50 distributeurs automatiques en Espagne cet été.
- Les clients pourront retirer de l’argent sans frais avec des taux avantageux.
- L’expansion européenne se poursuivra dès 2026 en Allemagne, en Italie et au Portugal. La Suisse devra attendre un peu.
- Les distributeurs sont sa première incursion dans le réseau bancaire physique. Revolut cherche ainsi à acquérir de nouveaux clients.
Pas forcément là où on l’attend, la banque en ligne Revolut lance des distributeurs automatiques de billets en Europe. L’Espagne est le premier pays à être équipé. Les touristes suisses se rendant à Barcelone et Madrid cet été pourront le constater. Une cinquantaine de ces machines sont en train d’y être installées. «Nos clients pourront retirer de l’argent sans frais, avec les mêmes taux de change compétitifs que dans l’app, y compris à l’étranger», assure Elliott Cohen, porte-parole de l’établissement.
Sans frais? Cela n’est pas le cas aujourd’hui. Des frais peuvent être prélevés à ses clients au-delà d’un certain nombre de retraits mensuels (effectués par la force des choses auprès d’autres banques). Ceci a parfois refroidi les utilisateurs. Ces distributeurs «gratuits» vont ainsi permettre de supprimer un obstacle à l’utilisation des cartes bancaires Revolut.
Moins de cash partout
On sait que l’argent liquide est en train de disparaître un peu partout. «L’espèce reste essentielle dans de nombreux pays comme l’Espagne, où plus de 60% des paiements en point de vente se font encore en cash», rétorque le porte-parole.
La situation est un peu différente en Suisse. D’après la BNS, l’argent liquide est utilisé dans «36% des transactions effectuées par la population». Sans surprise, cette proportion a reculé ces dernières années avec la montée en puissance des moyens de paiement électroniques (Twint, etc.). Cette part se montait encore à 70% en 2017 et 43% il y a deux ans.
Les Suisses aiment le liquide
Mais les Suisses restent attachés au cash. Plus de 95% de la population souhaite pouvoir, à l’avenir, également effectuer des paiements en espèces et choisir entre payer en liquide ou par voie électronique, rappelle la BNS, citée dans un récent article de votre quotidien.
La péninsule Ibérique n’est pas seule dans le viseur de Revolut. «D’autres pays européens sont prévus dès 2026, à commencer par l’Allemagne, l’Italie et le Portugal, précise-t-il. Mais tous les pays où nous opérons seront potentiellement visés.»
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La Suisse devra attendre un peu. «Si les tests sont concluants sur les autres marchés, il n’y a pas de raison de ne pas y implanter nos distributeurs, confie le communicant. La Suisse est un marché clé pour Revolut avec plus de 1 million de clients.»
Ouvrir un compte
Les gens ne disposant pas de compte auprès de la néobanque et retirant du cash devront payer des frais. Comme dans les autres banques. Ces derniers sont aussi ciblés par la firme. «Ils pourront aussi ouvrir un compte sur place et retirer avec une carte Revolut gratuite directement depuis le distributeur, et ainsi éviter des frais», précise Elliott Cohen.
Revolut y voit une niche, et ce, à contre-tendance des banques classiques qui réduisent leur présence physique (fermeture d’agences, mutualisation des distributeurs d’argent). Car les distributeurs ont tendance à se raréfier. En Suisse, il y avait par exemple encore 1619 bancomats Raiffeisen en 2014, contre 1484 l’année dernière.
La stratégie de la fintech semble claire. «Nous modernisons un point de contact physique resté inchangé depuis des décennies, en y ajoutant des fonctionnalités inédites comme le retrait de carte, la création de compte directement sur la machine, l’identification biométrique ou, bientôt, le dépôt d’espèces», ajoute le porte-parole.
Nouveau positionnement
La banque en ligne fait là (un peu) sa révolution. «C’est une rupture de positionnement majeure pour Revolut qui fait une première incursion dans le réseau physique et se crée un nouveau canal d’acquisition», explique Nicolas Darbo, associé chez Accuracy, cité par «Les Échos». La firme a déjà placé des distributeurs dans certains aéroports (Bruxelles, Rome, etc.), mais uniquement destinés à distribuer des cartes bancaires.
En Suisse, Revolut ne possède pas encore de licence bancaire, mais fonctionne en tant «qu’institution de monnaie électronique». Cela limite ses activités. Ses clients ne peuvent par exemple par y faire créditer leur salaire. La fintech dispose cependant d’une licence bancaire dans l’Espace économique européen (EEE). Et les distributeurs de billets doivent lui permettre de passer un autre cap.
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