Les sommes levées sur les plateformes de financement participatif ont connu un fort recul en 2024 en France, pour la deuxième année consécutive, en raison de la crise de l’immobilier et d’un contexte économique atone.
Au total, 1,7 milliard d’euros ont été levés, en baisse de 17,1% par rapport à 2023, selon le baromètre annuel publié mercredi par le groupe d’audit et de conseil Forvis Mazars, associé à l’association France Fintech.
L’immobilier, qui représente près de la moitié des sommes collectées en France par ce mode de financement, est particulièrement touché.
Déployé depuis une dizaine d’années en France, le financement participatif, ou “crowdfunding”, lève des fonds via des plateformes en ligne auprès de particuliers, sous la forme de dons, de prêts ou d’investissements, pour financer des objectifs variés: création d’entreprises, projets culturels ou de transition énergétique.
Le “crowdfunding” immobilier – des investisseurs qui prêtent à des promoteurs pour lancer un projet – a reculé de 25,8%, après avoir déjà cédé 28% en 2023, à cause de la remontée des taux d’intérêt, qui a engendré une baisse du pouvoir d’achat des emprunteurs et une hausse des coûts de construction.
Les promoteurs “peinent à vendre leurs biens ou à les commercialiser dans les prix prévus”, ce qui menace leur capacité à rembourser les “crowdfunders”, a expliqué à l’AFP Florence de Maupeou, chargée du financement participatif à France FinTech.
Résultat: les plateformes agissent en amont, et “ne présentent plus à leurs membres que les projets les plus sûrs”, ce qui réduit leur nombre, a souligné Bertrand Desportes, associé chez Forvis Mazars.
Le financement participatif a aussi fait les frais “d’un contexte macroéconomique très chahuté, avec beaucoup de faillites d’entreprises” en France et “de la crise politique” liée à la dissolution de l’Assemblée nationale en juin, qui “a créé une vraie instabilité au niveau de la fiscalité notamment, selon Mme de Maupeou.
Le crowdfunding dans les projets d’installation d’énergies renouvelables affiche lui un retrait de 4% en 2024 sur un an.
La croissance du financement participatif sous forme de dons, sans contrepartie monétaire, a revanche connu une “forte” progression, avec 179 millions d’euros collectés, contre 160 millions en 2023.
Pour 2025, “les perspectives sont positives, avec l’immobilier qui devrait repartir”, grâce à la baisse des taux d’intérêt en Europe, a estimé Mme de Maupeou.