Le Crédit Coopératif, dans le giron du groupe bancaire BPCE, a annoncé vendredi avoir signé un protocole d’accord avec le géant français des télécoms Orange pour lui racheter la fintech Anytime, spécialisée dans les services financiers aux associations. Ce rachat devrait être finalisé d’ici la fin de l’année. Le directeur général du Crédit Coopératif Pascal Pouyet a expliqué la complémentarité entre Anytime, qui s’est plutôt développé auprès des associations de petite taille, et la clientèle actuelle du Crédit Coopératif.
Proposer des services bancaires à des associations nécessite «beaucoup de connaissance» des clients, notamment des gens qui composent le bureau, amenés à changer régulièrement, a précisé Pascal Pouyet. «On s’est rendu compte que si on voulait répondre à ce besoin-là, alors que beaucoup de banques se désengagent, il fallait avoir une solution digitale», a-t-il continué. Anytime compte environ 5.000 clients et réalise autour de 5 à 6 millions d’euros de chiffre d’affaires. La société, née en Belgique en 2014, avait été acquise par Orange Bank en 2020 pour satisfaire le marché des créateurs d’entreprises, freelance, indépendants et TPE/PME. Elle emploie aujourd’hui 67 personnes. Son «activité de gestion des dépenses (…) est extrêmement intéressante», souligne Pascal Pouyet.
Lancée en grande pompe en 2017 sur la base d’activités bancaires rachetées à l’assureur Groupama, Orange Bank a accumulé les pertes avant que l’opérateur télécoms décide en juin 2023 d’arrêter les frais. Une partie des clients particuliers d’Orange Bank ont depuis migré chez Hello Bank! après un accord passé avec sa maison mère BNP Paribas. La fermeture totale d’Orange Bank et l’abandon de la licence bancaire sont prévus entre la fin d’année et le début de l’année prochaine.
Le Crédit Coopératif ne sera pas le seul sur ce créneau. La Banque postale (LBP) a annoncé jeudi, par la voix de son président du directoire Stéphane Dedeyan, qu’elle souhaitait pousser les feux vers les petites associations. «On a besoin de revenir sur les petites associations», fonctionnant avec moins de 200.000 euros de budget et moins de trois salariés, a indiqué Stéphane Dedeyan à des parlementaires lors d’une audition au Sénat. LBP envisage par exemple de permettre aux membres agréés de l’association de transformer leur smartphone en terminal de paiement d’ici à début 2026.