La fintech anglaise myPOS a mis la main sur une start-up française, Toporder, qui édite un logiciel de caisse et qui réalise 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le montant de l’acquisition n’est pas communiqué. Mickaël Blanchard, le fondateur de Toporder, conserve une fonction opérationnelle dans la société qu’il a fondée en 2019, et qui emploie une vingtaine de salariés.
Très offensive depuis l’entrée au capital du fonds de capital investissement américain Advent International l’an passé, la britannique myPOS, acronyme de l’anglais my point of service (mon bureau de services), et de my point of sale (mon point de vente), veut déployer de nouveaux services et réaliser des acquisitions pour renforcer ses terminaux de paiement à destination des TPE-PME et artisans commerçants.
30% de croissance en 2024
Vu de MyPOS, Toporder répond à de nouvelles contraintes qui vont entrer en vigueur en France en 2026 avec une évolution de la réglementation NF 525 qui requiert une certification des logiciels de caisse. “La France autorisait jusqu’à présent des logiciels autocertifiés par l’éditeur. Ce ne sera plus possible l’an prochain, Toporder va nous aider à passer le cap”, détaille Abdenour Bezzouh, directeur technique de myPOS, entre Varna et Londres.
“Toporder fournit une brique dans nos solutions de gestion de caisse, que nous allons proposer partout où c’est possible. Elle garantit notamment les mouvements de caisse, permettant de créditer les paiements instantanément sur le compte du commerçant. Ce qui n’est pas anodin pour la trésorerie des petites entreprises”, ajoute Florian Malvicino, directeur France de la fintech, qui sait bien que son principal concurrent, l’américain SumUp, le propose après un jour ouvré.
Déjà présent dans l’hexagone depuis 2019, myPOS a été fondée à Londres en 2011 par Christo Georgiev pour disrupter ce marché du paiement qui était l’apanage des banques. “L’Italie et la France sont nos marchés les plus dynamiques”, précise Abdenour Bezzouh, qui met en avant le savoir faire de son entreprise sur les échanges instantanés avec les grands intermédiaires du paiement tels que Mastercard et Visa.
Créer une data platform pour la détection de fraude
Elle vient par ailleurs de signer deux partenariats avec d’autres intermédiaires : Satispay, le leader italien du paiement mobile présent dans 400 000 magasins, et les acteurs des titres restaurant en France. Dans les deux cas, les moyens de paiement seront désormais acceptés sur les terminaux et applications de paiement myPOS.
Parmi ses chantiers, la réponse aux demandes de ses clients qu’elle bascule vers un chatbot disponible en plusieurs langues. Elle constitue aussi une data platform, qui, combinée à l’IA, va l’aider à détecter d’éventuelles fraudes et à fournir des données sur les marchés. A ce sujet, myPOS identifie une réelle “envie de business en France et en Europe occidentale, la consommation reste dynamique”, selon Abdenour Bezzouh.
Désormais contrôlée par le fonds de capital investissement Advent depuis l’an dernier, cette fintech de 800 personnes a généré près de 14 milliards de flux financiers en 2024 auprès de 250.000 clients, en croissance de 30%. Sans vouloir suivre le modèle d’une néobanque comme Revolut, elle ambitionne de quintupler sa taille par cinq d’ici cinq ans.