Klarna, fintech suédoise spécialisée dans les solutions de paiement fractionné (ou “buy now, pay later”) a annoncé le 14 mars le dépôt d’une demande d’introduction à la bourse de New York auprès du gendarme financier américain, la Securities and Exchange Commission (SEC). “Le nombre d’actions proposées et la fourchette de prix de l’offre proposée n’ont pas encore été déterminés”, précise dans un communiqué la société, qui a demandé une inscription sous l’acronyme “KLAR”.
Un chiffre d’affaires en hausse après une dégringolade en 2022
D’après Bloomberg, le prix des actions devrait être déterminé début avril. Le quotidien affirme aussi que Klarna espère lever 1 milliard de dollars (916 millions d’euros) lors de son introduction en Bourse pour une valorisation supérieure à 15 milliards de dollars (13,75 milliards d’euros). La société suédoise travaille avec une quinzaine de banques pour cette IPO, notamment Goldman Sachs, Morgan Stanley et JPMorgan.
Déposer une demande d’introduction en Bourse n’était pas joué d’avance pour la société suédoise. Sa valorisation a atteint un pic à 45,6 milliards de dollars en 2021, avant de dégringoler à 6,5 milliards l’année suivante, la faute à la remontée des taux d’intérêt et à la guerre en Ukraine. Elle a ensuite commencé à remonter la pente, jusqu’à générer l’année dernière un chiffre d’affaires de 2,8 milliards de dollars (2,56 milliards d’euros), en hausse de 24% par rapport à 2023. La fintech a aussi fait état d’un bénéfice net de 21 millions de dollars, qui contraste avec les 244 millions d’euros de perte nette de l’année précédente.
Des bénéfices portés par d’importants investissements dans l’IA
Klarna revendiquait en fin d’année dernière 93 millions de consommateurs actifs dans 26 pays et 675 000 commerçants partenaires, pour un volume d’affaires de 105 milliards de dollars sur l’année. Une bonne santé financière qui s’explique en partie par le succès du paiement fractionné outre-Atlantique, mais aussi par les investissements de la fintech dans l’intelligence artificielle… quitte à créer la polémique.
Fin février 2024, Klarna réalisait un premier bilan de son chatbot de service client alimenté par OpenAI. Celui-ci traitait alors mensuellement 2,3 millions de conversations, soit deux discussions sur trois du service client représentant le travail de 700 agents à temps plein. En fin d’année, le CEO de Klarna Sebastian Siemiatkowski avait déclaré à Bloomberg avoir cessé d’embaucher depuis un an, ajoutant être “d’avis que l’IA peut déjà faire toutes les tâches que nous, humains, faisons”.
Stripe retarde son entrée en Bourse
En cas d’introduction en Bourse réussie, Klarna pourrait devancer d’autres sociétés fintech, qui visent elles aussi une IPO. À commencer par la société de paiement en ligne Stripe, qui avait annoncé début 2023 vouloir entrer en Bourse dans les 12 mois à venir. Récemment évaluée à 91,5 milliards de dollars (83,9 milliards d’euros), Stripe n’a toujours pas communiqué sur une éventuelle opération de ce type. La banque en ligne américaine Chime, valorisée 25 milliards de dollars (22,9 milliards d’euros), a également fait part de son intention d’entrer en Bourse.