Zurich (awp) – Spécialisé dans la gestion d’actifs et de fortune, J. Safra Sarasin fait avec une prise de participation de quelque 70% dans la plateforme de négoce en ligne Saxo Bank le pari d’une importance croissante de la technologie dans le secteur bancaire. Le groupe rhénan aura pour ce faire dépensé environ 1,1 milliard d’euros.
L’opération comprend les près de 50% détenus par le bras financier du conglomérat chinois Geely, ainsi que les pratiquement 20% aux mains du prestataire finlandais de services d’assurance et de gestion d’actifs Mandatum Group.
“La transaction valorise Saxo Bank à environ 1,6 milliard d’euros (1,5 milliard de francs suisses, ndlr),” a indiqué en entretien avec AWP le fondateur et patron de la banque en ligne danoise, Kim Fournais.
“Il s’agit à ma connaissance d’un investissement dans la fintech sans précédent dans le monde de la gestion de fortune,” a souligné au cours de la même discussion le directeur général du groupe bancaire bâlois, Daniel Belfer.
Financée sur les ressources existantes de J. Safra Sarasin, l’opération doit lui permettre d’accéder à de nouveaux segments de clientèle, chez les particuliers et les partenaires en marque blanche.
Si le rapprochement doit ouvrir de nouvelles perspectives de croissance pour chacun des partenaires, pas question pour autant d’envisager une imbrication plus poussée des deux entités. “Notre feuille de route en indépendant demeure inchangée,” a souligné M. Fournais, qui conserve une participation propre de quelque 28% dans sa société.
Le groupe J. Safra Sarasin gère pour le compte de ses clients un volume d’actifs de 224 milliards de francs suisses, quand Saxo Bank revendique 118 milliards de dollars (104 milliards de francs suisses).
J. Safra Sarasin met en avant le savoir-faire de sa nouvelle acquisition dans le domaine de l’investissement numérique et des plateformes de négoce, présenté comme complémentaire de ses propres solutions en matière de gestion de fortune et d’actifs.
Revendiquant des origines suffisamment différentes, ainsi qu’une relativement faible consolidation du secteur sur le Vieux continent, les dirigeants n’anticipent à ce stade aucun obstacle réglementaire à leur rapprochement.
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