Le secteur des technologies financières (fintech) au Sénégal traverse une période critique. Sur plus d’une centaine d’entreprises identifiées, seules deux ont obtenu l’agrément de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour opérer légalement dans le pays. Cette situation met en lumière les défis réglementaires auxquels sont confrontées les fintechs sénégalaises.
Depuis l’entrée en vigueur de l’Instruction n°001-01-2024 de la BCEAO, les fintechs doivent obtenir un agrément pour fournir des services de paiement dans l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Après plusieurs prolongations, la période transitoire a pris fin le 30 avril 2025. À partir du 1er mai 2025, toute structure non agréée est tenue de cesser ses activités.
Le directeur national de la BCEAO pour le Sénégal, François Sène, a indiqué que la majorité des dossiers soumis présentaient des insuffisances notables, retardant ainsi le processus d’agrément.
Cette situation a des répercussions significatives sur l’écosystème fintech sénégalais. De nombreuses startups se retrouvent dans l’incapacité de poursuivre leurs activités, ce qui freine l’innovation et l’inclusion financière dans le pays. Des acteurs du secteur expriment leur frustration face à des procédures jugées opaques et à des délais de traitement prolongés.
Face à ces défis, la BCEAO affirme sa volonté d’accompagner les fintechs dans leur mise en conformité. Des réunions ont été organisées pour examiner les dossiers et identifier les points à améliorer.
Il est essentiel que les autorités réglementaires et les acteurs du secteur collaborent étroitement pour établir un cadre propice au développement des fintechs, tout en assurant la sécurité et la stabilité du système financier.