Une MNBC en Chine
La Chine travaille sur une MNBC dénommée le Digital currency/electronic payment (DCEP ) avec l’appui de quatre banques (ICBC, Bank of China, Agriculture Bank of China et China Construction Bank) depuis 2014.
La MNBC chinoise viserait entre autres à contrôler les transactions réalisées sur le territoire chinois, à offrir un moyen de paiement sécurisé, à diminuer l’influence de certains géants du paiement comme Alibaba (avec Alipay) et Tencent (avec WeChatPay), et surtout à devenir une alternative de paiement au dollar américain au niveau mondial.
Les recherches se sont intensifiées en 2020, avec des expérimentations dans plusieurs villes du pays comme dans 10 000 boutiques de la ville de Suzhou où les clients ont pu payer pour leurs courses en utilisant le yuan numérique ou « e-yuan ». Certaines entreprises chinoises comme l’e-commerçant JD.com, ou encore le géant du VTC Didi Chuxing ont également réalisé des tests. La Chine organise aussi des loteries avec des prix en yuan numérique et paie même une partie du salaire de ses fonctionnaires avec cette monnaie virtuelle.
Les premiers distributeurs automatiques de yuan numérique ont été installés en janvier 2021. L’annonce par la Banque centrale chinoise (PBOC) que les banques commerciales chinoises étaient déjà prêtes à distribuer cette monnaie virtuelle laisserait entendre que ce n’est donc pas elle qui s’en chargera.
La Chine prévoit un test à plus grande échelle de « l’e-yuan » pendant les jeux olympiques d’hiver de Pékin prévus en 2022.
Une MNBC en Europe
En octobre 2020, la Banque centrale européenne (BCE) a mis en place un groupe de travail de l’eurosystème composé d’experts de la BCE et des 19 banques centrales nationales de la zone euro pour étudier l’opportunité de la création d’une monnaie virtuelle européenne ou « Euro numérique ». La mission de cette équipe était notamment de consulter les citoyens, les universitaires, les financiers ainsi que certaines autorités publiques pour évaluer les risques de cette initiative et apporter des réponses à plusieurs considérations juridiques sur l’émission d’un euro numérique.
Les conclusions des travaux de ce groupe, qui seront publiées mi-2021, détermineront de la nécessité de créer une monnaie digitale européenne d’ici 2026 selon la présidente de la BCE, Christine Lagarde.
La Suède, qui est aussi très avancée dans la création de sa MNBC à travers un projet pilote lancé depuis février 2020 par la Riksbank (la Banque centrale suédoise), annonce que le pays pourra disposer de sa propre monnaie digitale d’ici 2026.
La Lituanie a été le premier pays européen à lancer sa MNBC permettant des transactions sur la blockchain privée de la Banque de Lituanie et sur la blockchain publique NEM. L’Ukraine a fait le choix du blockchain Stellar pour la version numérique de sa hryvnia.
Une MNBC bientôt présente en France ?
C’est début décembre 2019 que la Banque de France annonçait son intention de créer une MDBC française pour rendre le système financier français plus efficace et fluidifier les transactions. Un appel à candidatures lancé en mars 2020 avait permis de retenir huit consortiums (Accenture, Euroclear, HSBC, Iznes, LiquidShare, ProsperUS, Seba Bank et Société Générale Forge) pour étudier la fonctionnalité et les opportunités de la monnaie virtuelle dans les échanges interbancaires.
Le premier test réalisé par la Banque de France a été effectué par la Société Générale Forge sur une blockchain en mai 2020. Il visait l’utilisation d’une monnaie digitale de banque centrale pour le règlement de titres financiers numériques. Un autre test réalisé en décembre 2020 visait les paiements interbancaires avec « Iznes » en passant par une blockchain privée appelée « Setl ».
Les travaux réalisés par la France pourront éventuellement contribuer à l’expérimentation menée par l’eurosystème pour la mise en place de « l’e-euro ».