Dans sa micro-ferme à Elne (Pyrénées-Orientales), André cultive des fruits et légumes bio, en maraichage sur sol vivant. Son modèle de production qui mise sur la diversification extrême et la vente en circuit court reste un modèle agricole durable et rentable. Une agroécologie qui séduit.
C’est encore une récolte d’oignons exceptionnelle à Elne dans les Pyrénées-Orientales, grâce au maraichage sur sol vivant. La méthode utilisée par le catalan André Trives mise tout sur les vers de terre et les champignons en profondeur. Ce qui confère “des saveurs qui sont liées à l’activité biologique des sols et notamment à ces champignons qui font le goût”, indique le maraicher.
REPORTAGE ANDRE TRIVES MARAICHAGE SUR SOLS VIVANTS
Un sol nourri naturellement
Pour régénérer les sols, André Trives les laisse régulièrement au repos, tout en épandant un “or noir”, un broyat de branches et de fumier, un mélange naturel indispensable pour réveiller la vie sous terre. Le maraicher explique : “Cette matière est là pour ramener de la fertilité dans le sol et amener de l’alimentation à notre activité biologique qui sont les champignons, les vers de terre et les micro-organismes.”
Un modèle performant
Et ce maraîchage sur sol vivant, c’est aussi un succès commercial. De la vente directe qui tourne à plein régime, onze mois de l’année. Un client témoigne : “On vient là parce qu’on veut manger correctement, à la fois pour le goût, et pour la santé.”
Réduction des coûts et promotion sur les réseaux sociaux
André Trives réussit aussi son pari économique grâce à des coûts très faibles. Peu d’utilisation du tracteur et donc de gasoil, de pesticides. Sans compter une communication rodée qui inspire aujourd’hui de futurs agriculteurs venus lui rendre visite. “C’est grâce aux réseaux sociaux que j’ai pu vendre ma marchandise et me faire connaître”, confie le maraicher.
Un partage de savoirs
Machines, manières de cultiver, par exemple avec un couvert végétal, du blé ou des légumineuses pour alimenter le sol naturellement, André Trives transmet ses recettes. Les futurs agriculteurs, prêts à se lancer, ressortent convaincus de leur visite. Grégory Bouchez qui est apprenti maraîcher partage sa satisfaction : “C’est encourageant parce qu’on voit qu’il y a des débouchés économiques”. Alexandre Ronfort, apprenti lui aussi souligne : “On est dans un département où l’eau est vraiment un gros souci et il faut changer les pratiques culturales, il faut revoir le système agricole et on a la preuve que ça passe par là.”
Car André Trives a réussi à maintenir ses rendements en pleine sécheresse, tout en diminuant d’un tiers son volume d’arrosage. La preuve, selon ce catalan, que le maréchage sur sol vivant est la meilleure réponse au changement climatique.