La musique ne cesse d’évoluer de jour en jour, d’année en année, le metal n’y échappe pas. On le constate avec la diversité des sous-genres de metal : deathcore, djent, drone metal, goregrind, funeral doom, blackened crust… la liste et encore longue. Au total, plus d’une cinquantaine ont été recensés, montrant la richesse de ce style qui perdure dans le temps. Entretien avec Adrien Duffour, co-fondateur de MetalZone.fr.
Avec la victoire de Gojira aux Grammy Awards, est-ce qu’on assiste à l’âge d’or du metal français et est-ce que cette victoire favorise l’exposition, la médiatisation et l’ouverture à d’autres groupes français ?
Difficile de dire s’il s’agit de l’âge d’or du metal français, mais c’est indéniablement un moment fort pour la scène. Même avant cette victoire, des groupes comme Landmvrks, Novelists, Alcest, Klone ou Igorrr gagnaient en visibilité, aussi bien en France qu’à l’international. Cette dynamique montre qu’il y a un véritable engouement, mais reste à voir si cette ascension se poursuivra ou si elle atteindra un plateau. Quoi qu’il en soit, le potentiel est là.
Contrairement à d’autres styles, comme le rap, le metal fait très peu de streams, notamment sur YouTube, mais peut rassembler des dizaines de milliers de personnes. Comment expliquer ce phénomène, la fidélité du public ? Est-ce qu’il a changé, s’est-il élargi ces dernières décennies ?
Le rock et le metal étaient très populaires dans les années 80 avant de connaître un repli dans les années 90 avec l’émergence du grunge et de la musique alternative. Le genre a ensuite connu un regain avec le nu metal dans les années 2000, mais a peu à peu été éclipsé par le hip-hop, le rap et la pop. Pourtant, le metal a toujours su conserver un public fidèle et impliqué. Il y a un fort aspect communautaire : cette musique prend tout son sens en live, où l’expérience est viscérale et intense, bien au-delà de ce qu’un simple enregistrement peut retransmettre. Contrairement à la pop ou à la variété, qui reposent davantage sur des productions léchées et des prestations scéniques travaillées, le metal mise avant tout sur l’énergie brute et l’authenticité.
Alors que certains groupes français n’ont jamais réussi à s’imposer au-delà des frontières, on peut voir un nouveau tournant pour d’autres et cela semble marcher, comme Mass Hysteria, Landmvarks, Novelist… Comment se porte la scène française ? Faut-il être optimiste ? Est-ce que l’exposition de Gojira pourrait-elle mettre en lumière des groupes français ?
Tout dépend du point de vue de chacun, mais affirmer que le metal était mieux avant, c’est passer à côté d’une scène incroyablement riche et diversifiée aujourd’hui. Chaque époque a apporté son lot d’innovations et de sonorités uniques. Il suffit d’avoir un peu de curiosité et d’ouverture d’esprit pour découvrir des groupes et albums qui pourraient devenir de nouveaux favoris.
Alors que certains groupes français n’ont jamais réussi à s’imposer au-delà des frontières, on peut voir un nouveau tournant pour d’autres et cela semble marcher, comme Mass Hysteria, Landmvarks, Novelist… Comment se porte la scène française ? Faut-il être optimiste ?
La scène française est en excellente forme, et il y a de quoi être optimiste. Le talent et la créativité ne manquent pas, et de nombreux groupes travaillent dur pour se faire une place. L’exposition de Gojira est une source d’inspiration pour beaucoup, mais ce n’est pas une garantie de succès pour les autres groupes. En revanche, cela montre que percer à l’international est possible, et cela motive sans doute de nombreux artistes à redoubler d’efforts. Chez MetalZone, nous découvrons régulièrement de nouveaux projets, et il est évident que certains d’entre eux, encore en développement, ont le potentiel pour évoluer et marquer la scène dans les années à venir. L’avenir du metal français s’annonce prometteur.