La tonne de métaux ferreux s’achetait aux alentours de 350 € il y a un an. Aujourd’hui, comme l’indique Maxime Weber, c’est 180 €. “L’industrie automobile et le bâtiment sont en souffrance. Par conséquent, nous éprouvons des difficultés à vendre nos métaux. Moins il y a de demande, plus les stocks sont importants, plus les prix chutent.”
La société sambrevilloise est directement impactée par ce contexte. Pire, un client principal, Thy-Marcinelle, a décidé de mettre ses activités sur pause en Belgique et de les délocaliser en Allemagne où le prix de l’énergie est plus abordable. “Et la Turquie a décidé de réduire la voilure car le pays est impacté par les droits de douane imposés par Trump.”
Face à cette situation, le directeur commercial de Nili Métal a pris une décision à contre-courant. Celle de payer la tonne de métaux ferreux 20% plus cher que le prix du marché : 220 € contre 180 €. “La marge brute que nous dégageons aujourd’hui de l’achat-revente nous permet uniquement de payer le personnel et les frais de fonctionnement. C’est un pari, je le sais. Mais ce choix n’est pas dénué de sens.”
Sauver et spéculer
En proposant un tarif plus élevé, il attire en effet davantage de ferrailleurs, tant au niveau des particuliers que des entreprises qui, par exemple, déposent les chutes en métal de leurs productions. “Ce choix nous permet de garder le même volume de travail et de ne pas devoir mettre des travailleurs au chômage économique. D’un côté nous préservons l’emploi, d’un autre nous soutenons le travail de celles et ceux qui récoltent la ferraille, tant au niveau des particuliers que des professionnels. Pour beaucoup, c’est leur gagne-pain.” Mais que faire de ces métaux qui rentrent mais ne font pas l’objet de demande sur le marché ?“Nous achetons, revendons dès que nous le pouvons et stockons des métaux en attendant des jours meilleurs. Je ne le cache pas, je spécule. Évidemment, nous avons opté pour ce choix car nous avons la capacité et les ressources pour le faire.”
Le directeur commercial mise sur une embellie d’ici le mois de juin. “Il y aura d’abord une stabilisation des prix du marché avant une hausse. Je ne vois pas d’autres issues à court terme sinon, de nombreuses entreprises sidérurgiques risquent de disparaître en Wallonie.” Ce qui aurait un impact considérable sur les sociétés de collecte et de tri comme Auvelais.