Le collectif graines a poursuivi sa mission d’information en invitant Mathieu Foudral à l’espace André-Jarlan. “Pour une agriculture de cueillette” était le thème de cette soirée qui s’est déroulée en présence d’une cinquantaine de spectateurs. L’animateur a fait part de sa formation forestière et horticole, puis de son travail dans le handicap psychologique et le paysage : “En 2011, j’ai amorcé une reconversion après m’être formé à l’agroécologie et à la permaculture, je suis devenu dé-formateur.”
Passionné d’histoire et de vieilles pierres, la logique le fait s’installer en 2012 à la ferme des Escuroux (Cantal) où il n’a de cesse depuis d’expérimenter, de comprendre, de rater mais aussi de réussir un certain nombre de choses. Puis il devient l’initiateur du concept agriculture de cueillette.
“Cette dernière consiste à cultiver les paysages plutôt que les plantes, à déplacer désormais le curseur vers des végétaux vivaces, arbustifs ou arborescents plutôt que des annuelles comme les céréales et les légumes.” C’est une migration progressive de l’agriculture vers l’horticulture, orientée vers des plantes résistantes et autonomes qui fournissent bien plus de calories, minéraux et services écosystémiques que les cultures classiques. “C’est un changement de paradigme que j’assume et argumente en profondeur dans son dernier ouvrage.” Ce spécialiste de l’arbre intervient également dans l’enseignement agricole : arboriculture, agroforesterie, botanique, géologie et bien sûr… permaculture.
Puis, en suivant, il a parlé de sa ferme, de ce “lieu de vie situé” situé au croisement des trois départements du Cantal, du Lot et de l’Aveyron, un terrain d’expérimentation, une agroforesterie multi-étagée, une agroécologie, un petit élevage, une gestion fine et passive de l’eau, une écoconstruction, une autonomie énergétique. “Sur notre terrain d’1,7 hectare, on teste joyeusement de nombreuses techniques innovantes. C’est un îlot d’échange et d’inspiration, un espace de formation, de visites pédagogiques, de rencontres festives ou sérieuses”, a-t-il expliqué. Et de conclure : “Les Escuroux sont un îlot de biodiversité humaine et non-humaine, ancré dans notre territoire.”