Poppy: l’ovni métal au Caribana

Attention, le phénomène Poppy débarque ce mercredi au bord du Léman, et elle ne vient pas pour enfiler des perles. L’Américaine de 30 ans, très respectée dans la scène métal, pose ses valises pour la première fois en Suisse romande et son show promet d’être extrême autant que bizarre.

Extrême par ses riffs rageurs, portés par une drum surpuissante à qui l’artiste, fille d’un batteur pro, laisse volontairement une place de choix. Bizarre quand d’une seconde à l’autre, Poppy passe du cri glaçant à sa petite voix de comptine pour enfants sur un beat pop tout gentillet. Et le plus étrange, c’est que ça marche.

Ce côté schizo, qui brouille les pistes, la musicienne l’assume pleinement. «L’absence de compromis, c’est ce que j’ai toujours recherché depuis le début dans ma carrière, expliquait-elle la semaine dernière au magazine «Kerrang!». Toujours faire ce que je veux, quelles que soient les définitions qu’on me donne.» En dix ans, son évolution est bluffante. Pas étonnant, dès lors, que ses fans voient en elle l’héritière d’un improbable éventail qui va de Madonna à Queen, ou de Linkin Park à Avril Lavigne.

Sur scène, ce mélange déconcertant s’accompagne de visuels forts. Entre costumes de poupées en latex et vidéos hypnotiques, la scénographie est particulièrement léchée. Après le passage de l’artiste à Montréal en mars dernier, le rédacteur en chef du webzine canadien «La Bible urbaine» était sous le charme: «Sa performance était dynamique et incisive à souhait.»

La carrière de Poppy, lancée avec des sketches absurdes sur YouTube (si, si…) est aujourd’hui riche de six albums, couronnés par deux nominations aux Grammy awards et des tournées mondiales en compagnie de pointures comme Bring me the Horizon, ou plus récemment Babymetal, trois japonaises aussi barrées qu’elle. Vous aimez Nine Inch Nails ou Escape the Fate? Foncez. Vous n’avez aucune idée de ce que vous allez voir? Raison de plus pour y aller!