Sur l’écran, l’Aldebert classique au ukulélé se fait chambrer et éconduire par son jumeau maléfique et métallique. Le héraut des « Enfantillages », albums et tournées qui ravissent enfants, parents et grands-parents depuis 2008, est gentiment invité à laisser place à la guitare bodybuildée, la basse gloutonne ou la batterie vorace… et à Helldebert, double hard rock mais toujours épatant. Il s’agit là du 85e concert de la tournée qui en comptera 200 en août 2026 (1). Dans ce Fémina blindé où Aldebert a créé son précédent spectacle, les trois générations sont toujours là, moutards en tête, auriculaire et index levés comme certains papas et mamans qu’on soupçonne d’avoir beuglé aux concerts de Metallica.
Quatre concerts en deux jours : plus de 4 000 spectateurs pour « Helldebert » ce week-end à Bordeaux.
Laurent Theillet / SO
Après « Rock’n roll » et « Seum 51 » issus de ce dernier album « Enfantillages 666 » sorti il y a un an, Guillaume Aldebert et son quatuor finissent de souder et faire lever le public avec « Pour louper l’école », un des tubes issu du premier opus, dont il muscle aussi « J’ai peur du noir ». « Ce pas de côté métal relève du double défi », confie l’artiste en loge. « D’un côté, la chanson pour enfants à l’image souvent désuète, et de l’autre celle du métal à l’image violente et glauque. Les deux univers ont pourtant les points communs de l’imaginaire, des personnages hauts en couleurs, de la sincérité et de l’énergie. »
Dans ses historiques chaussures à roulettes, Aldebert toujours ado et bondissant à 51 ans.
Laurent Theillet / SO
De Gorod à Sepultura
« Si c’est trop fort, c’est que t’es trop vieux », rappelle le chanteur sur scène. Autour d’Hubert Harel (basse) et Christophe Darlot (claviers), arrangeurs des « Enfantillages » depuis le début, il s’est adjoint pour l’occasion les services de deux pointures du genre, Nicolas Bastos (batterie) et Nicolas Alberny (guitare). Ce dernier est le régional de l’étape bordelaise. Membre de Gorod, pointure du tech death metal, il revient d’Allemagne, part lundi pour Dublin mais ne loupe aucun week-end de la tournée Helldebert. « J’adore l’équipe, le spectacle, et Guillaume est le plus frappé de tous ! » Silhouette de gamin, sauts de cabri, blagounettes en rafale : on confirme.
Quatre musiciens dont deux pointures métal avec Aldebert : le Bordelais Nicolas Alberny de Gorod au fond à gauche.
Laurent Theillet / SO
« Du gros son » en veux-tu en voilà, animations vidéo savamment dosées où passent Max et Igor Cavalera de Sepultura rappelant le plateau royal d’invités sur l’album, abattage impeccable ponctué de ballades parce que le métal en recèle de soyeuses : le concert est un bonheur de chevauchée rieuse, les chansons n’oubliant jamais d’alterner sujets légers (« Guitar hero », « Pour louper l’école ») et plus cruciaux : mention au « Cartel des cartables » sur le harcèlement scolaire ou la magnifique « Sorcière », pas garçon manqué mais fille réussie.
La spectatrice Babette, Super Mamie ce dimanche matin, portée par la foule.
Y. D.
Super mamie
Les enfants sont au taquet (une trentaine vient deux fois gigoter sur scène), leurs darons et daronnes itou. Et quand il s’agit de revisiter le classique « Super mamie » (version BD en 2026) en « Super momie », voilà Babette, devant les yeux écarquillés de ses trois petits-enfants, monter sur scène, revêtir la cape idoine et être portée par la foule. Une réédition augmentée des « Enfantillages de Noël » arrive en fin d’année, « Enfantillages 5 » se profile. « J’aime cette liberté d’écriture », conclut Aldebert, l’enfant qui ne grandit pas mais bien.
« Helldebert » revient le dimanche 30 novembre (16 heures) à l’Arkéa Arena de Floirac. De 29 à 53 euros.
Aldebert et ses métalleux seront de retour avec « Enfantillages 666 », le 30 novembre à l’Arkéa Arena.
Laurent Theillet / SO