Lorsque Jean-François Pailler crée MétalNéo à Rochefort en 2005, c’est dans la forge de « L’Hermione ». L’ingénieur des Arts et métiers est spécialisé dans la métallerie, alliant savoir-faire artisanal et rigueur industrielle ; il va participer à la reconstruction de la frégate pendant six ans. Après avoir remporté des marchés locaux au Musée maritime de La Rochelle ou au siège de la Ligue pour la protection des oiseaux par exemple, l’entreprise a un nouveau cœur de cible depuis dix ans : des restaurations à Paris et des marchés publics institutionnels, bref des chantiers dépassant les 500 000 euros.
« Je suis sensible au patrimoine et à l’architecture et j’ai toujours voulu mettre mes neurones autour du métal », explique le chef d’entreprise qui emploie une quinzaine de salariés. Si MétalNéo est plutôt amenée à travailler à Paris, ce n’est pas par snobisme, mais parce que souvent, les chantiers y sont plus techniques. Ici, il y a autant d’employés à l’atelier que dans le conséquent bureau d’études. « On aime la partie conception et rétro-ingénierie », poursuit l’ingénieur qui aime se casser la tête avec ses équipes pour trouver des solutions.
MétalNéo a adoré le défi de la restauration du Palais des congrès à Royan, et particulièrement lorsqu’elle est intervenue sur le mur-rideau.
MétalNéo
Défis techniques
Et MétalNéo accepte les défis techniques qui en effraient sans doute d’autres. Il y a d’abord eu la restauration de l’hôtel de ville de La Rochelle. Il y a eu aussi le Palais des congrès de Royan « notre chouchou ». « C’était complexe. Il n’était pas prévu qu’il y ait de l’amiante. Les épines d’acier qui soutiennent le mur-rideau étaient pourries, il a fallu les refaire aux normes actuelles. Il fallait rendre étanches les panneaux Prouvé et pouvoir actionner les portes monumentales en respectant l’esthétique de la quincaillerie. On était pris entre le gros œuvre et les détails, tout en respectant la sécurité. »
C’est un défi pour nos métiers. Même si on ne sait pas au départ, nous avons l’audace de chercher, de tester et de réussir
Nul n’est prophète en son pays, mais MétalNéo a quand même quelques chantiers locaux. Ici, la scénographie sur le port de plaisance de Rochefort.
MétalNéo
Quand c’est basique, MétalNéo n’est pas compétitif. Quand c’est ardu, l’entreprise au Trophée du geste d’argent 2016 et au Trophée Eiffel 2021 est reconnue. « C’est un défi pour nos métiers. Même si on ne sait pas au départ, par exemple quand les panneaux du Palais des congrès de Royan étaient en miettes à l’arrière, nous avons l’audace de chercher, de tester et de réussir. C’est valorisant et excitant pour les équipes », s’enflamme Jean-François Pailler.
Comme ce type de gros chantiers n’est pas si courant dans le coin, MétalNéo est allée voir plus loin. Il y a bien eu des interventions aux halles de Pont-l’Abbé-d’Arnoult, au lycée Rompsay à La Rochelle avec la création d’un brise-soleil rempli d’osier, au siège du Crédit agricole à Lagord pour la réalisation d’un escalier monumental, au marché couvert de Royan ou encore à la maison Pierre Loti, mais désormais, c’est plutôt à Paris que ça se passe. « Nul n’est prophète en son pays, on est très heureux de travailler localement, mais on ne fait pas assez appel à nous ici. »
C’est MétalNéo qui a réalisé l’escalier monumental et hélicoïdal au siège du Crédit agricole à Lagord. Défi et innovation.
Xavier Léoty / SO
Patrimoine
Le tout premier chantier « hors les murs », ce fut à Clichy pour la restauration d’un kiosque. C’était en 2009. Puis, MétalNéo a conçu aussi l’arbre métallique de la piscine d’Herblay. Mais les interventions à Paris et sa région s’accélèrent depuis une dizaine d’années et plutôt sur des monuments historiques ou des bâtiments institutionnels. C’est la restauration de la maison de fer de Poissy quasiment tombée en miettes. Puis la Cour des comptes à Paris qui fait restaurer sa verrière et ses menuiseries acier par MétalNéo !
MétalNéo remporte des marchés sur des bâtiments publics de prestige, faisant partie du patrimoine français. Elle a restauré les menuiseries du Conseil constitutionnel à Paris.
MétalNéo
C’est parti : le kiosque Tuck à Paris, la mairie de Cachan, le centre culturel et festif « La Bellevilloise » à Paris où les Rochefortais sont intervenus aussi à la Comédie française, l’immeuble « Le Molitor » de Le Corbusier, l’hôtel Salomon de Rothschild, l’immeuble Covea et carrément le Conseil constitutionnel ! Plus près de chez nous, MétalNéo aura travaillé aussi au Château de l’Ermitage à Gradignan, à Notre-Dame-du-Lac à Bordeaux, à l’hôtel Tyndo de Thouars, à la boutique Martell à Cognac ou dans les écuries du château de Trévarez en Bretagne. Pas mal !
La restauration des menuiseries métal de l’école des Mines à Paris, c’est qui ? C’est MétalNéo !
MétalNéo
« On fait rayonner notre savoir-faire à Paris », explique le chef d’entreprise qui peine à embaucher. « Les chaudronniers et métalliers vont plutôt dans l’industrie, or notre métier est une passion. » Désormais, l’entreprise, qui a été retenue pour participer à la restauration du château de Versailles, a une base arrière à Paris pour ses salariés qui font les déplacements en train. Car MétalNéo fait aussi attention à son bilan carbone. « On restaure plus qu’on ne fait du neuf », explique Jean-François Paillet qui a adopté des véhicules d’entreprise électriques et qui fait paître les moutons du berger fourasin, Jérôme Tropini, dans les espaces verts autour de sa boîte zone des Sœurs.