Black Sabbath vient de faire ses adieux ce 05/07/25 à Birmingham dans un stade de 40.000 places archi-comble. Une page se tourne. Le groupe formait la « sainte-trinité » avec Led Zeppelin et Deep Purple. Ils ont engendré le Heavy Metal, un hard rock puissant qui trouve ses racines dans le blues (musique déjà qualifiée de satanique).
Ensuite est arrivée la « New Wave Of British Heavy Metal » en 1979, une deuxième vague inspirée de ces trois groupes mais influencée pour certains par le punk qui était passé par là entretemps. C’étaient les Iron Maiden, Judas Priest, Saxon, Def Leppard, Diamond Head pour n’en citer que quelques-uns parmi les principaux. De la même veine que leurs prédécesseurs, ils étaient toutefois plus jeunes, plus rapides et un cran au-dessus encore dans la furie musicale.
Métal Hurlant – Les Humanoïdes Associés
Les générations se sont ensuite succédées créant des sous-genres comme le trash, black metal, speed, death metal, gore,…. Musiques extrêmes réservées à des initiés qui aiment se retrouver aux concerts afin de partager leur voracité de décibels et de cris gutturaux. Les néophytes s’ajoutant aux anciens (totalement sourds mais toujours présents et reconnaissables à leur veste cousue de patchs ou aux t-shirts délavés acquis lors de tournées des années 1980), ces générations se rassemblent désormais dans des grandes messes comme le Hellfest qui accueillent désormais un public de 240.000 metalheads sur quatre jours.
Tout ce beau monde, qui vu de l’extérieur ressemble à un rassemblement de bataillons d’orcs de Saroumane, trouve souvent un dénominateur commun et chante à l’unisson sur certains hymnes. Il peut aussi se transformer en un maelström sur l’invitation d’un leader aux allures d’incantateur suprême de l’hérésie ayant le pouvoir de fendre la mer humaine en deux. Parfois, le public se tait et écoute religieusement, le smartphone en l’air (cierge de l’ère numérique), la larme à l’œil, un Klaus Meine du groupe Scorpions chanter pour la 1.827e fois Still Loving You (titre de 1984 qui traverse le temps et touche tous les âges).
Consciente du phénomène et des atomes crochus qui les unissent, la rédaction de Métal Hurlant dédie un numéro hors-série à ce festival. Plus d’une trentaine d’auteurs y vont de leur hommage et de leur vision artistique du phénomène musical et social. Cela donne des BD de quelques pages variées et plus disjonctées les unes que les autres. Avec quelques mentions spéciales pour la BD animalière « Gueules de Métal » de Juanjo Guarnido, « Journal d’Un Hellfesteur » de Camille Burger et « Hellfest In Hell » de Pat Mills & Olivier Ledroit. Mais, il y en a encore beaucoup d’autres à être inspirés par le souffle épique de ce genre musical surpuissant. Cette pulsion artistique en eux rejaillit sur leurs planches en une explosion de traits et de couleurs.
Pat Mills et Olivier Ledroit suggèrent d’écouter l’hymne international du hard rock : le chef d’oeuvre absolu du groupe AC/DC.
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Pour ceux qui sont déjà allés au Hellfest, cette édition spéciale leur rappellera de bons souvenirs, des sensations et émotions. Elle leur permettra d’attendre jusqu’à l’année prochaine. Les non-initiés pourront se faire une bonne idée de ce que représente cet engouement (sans les acouphènes et courbatures du lendemain) d’autant que plusieurs articles et reportages jalonnent l’ouvrage (épais de 272 pages).
Ce Métal Hurlant spécial Hellfest est une réussite car les artistes qui l’ont composé sont des métalleux dans l’âme et sont allés sur le terrain. Cela sent le vécu c’est-à-dire le souffre, la sueur, la bière, le vomi et l’urine dont il est d’ailleurs beaucoup question (forcément avec les centaines de milliers de litres de bière irrigués par pipelines et ingurgités durant le festival).
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
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