L’Agence bio a délivré ce jeudi 12 juin les chiffres 2024 de la filière française avec « des signes encourageants pour l’agriculture biologique, côté consommation ». Tout d’abord, les dépenses des ménages en bio sont en croissance de 0,8 % en valeur par rapport à 2023 soit à 12,2 milliards d’euros. La part dans les achats des Français reste stable à 6 %, ce que l’Agence attribue à « l’efficacité des mesures de soutien à la demande par la consommation mises en place depuis 2022 » et notamment sa campagne de communication Bio Réflexe. C’est de bonne guerre, ayant été menacée de disparition puis de voir ses crédits réduits à la portion congrue, le groupement d’intérêt public souligne son utilité.
Toujours est-il que la réalité des chiffres reste neutre : les données font valoir que la diversification des circuits de distribution participe à la stabilisation du marché. Ce dernier demeure certes toujours déséquilibré entre consommation à domicile (92 %) et consommation en restaurations (8 %), soit à la cantine et dans les restaurants. Mais la bio continue de représenter 5,6 % des achats alimentaires des Français, comme en 2023. De plus, on observe un redémarrage de la consommation dans les magasins bio et commerces de proximité (+ 7 %) et par le biais de la vente directe (+ 7 %) quand l’achat en grande distribution est en net recul (-5 %). Pour le hors domicile, pas d’évolution : la bio représente 6 % des achats de la restauration collective – quand la loi EGalim fixe un seuil de 20 % de bio dans les cantines depuis le 1er janvier 2022 – et 1 % des achats de la restauration commerciale.
Côté production, l’horizon est plus sombre : une baisse de surfaces de 56 197 hectares en 2024 après une baisse de 54 000 hectares en 2023. La part du bio (2,7 millions d’hectares) dans la surface agricole française descend de 10,2 % à 10 %, alors que l’objectif français reste inchangé de 21 % à horizon 2030… L’Agence bio note néanmoins un point positif : le solde net de producteurs bio de 1 %. La bio reste attractive, concernant 15 % des fermes françaises.