L’édition 2025 du Monaco Energy Boat Challenge s’achève sur une domination sans partage des équipes italiennes, qui raflent la majorité des prix.
Après quatre journées d’épreuves intenses sur les eaux monégasques, le 12e Monaco Energy Boat Challenge confirme son statut d’événement incontournable pour les acteurs de la transition énergétique maritime. Cette année, la manifestation a attiré 42 équipes représentant 20 nationalités et 29 universités, mobilisant plus de mille étudiants tout au long de l’année.
L’événement, organisé par le Yacht Club de Monaco avec le soutien de la Fondation Prince Albert II, d’UBS et de BMW, continue d’élargir son spectre d’influence. Les industriels s’impliquent davantage, notamment à travers le Corporate Mentoring Programme qui associe des géants comme Monaco Marine, SBM Offshore ou Azimut Benetti Group aux projets étudiants. « Cette complémentarité entre étudiants, industriels et institutionnels n’existe nulle part ailleurs. On voit même naître des projets pour décliner le concept à l’international. Ce qu’on voulait au départ – connecter les jeunes et les industriels pour accélérer la décarbonation – est en train de prendre forme » a déclaré Jérémie Lagarrigue, directeur général de la green tech Eodev et président du comité technique et du jury.


L’Italie à l’honneur
L’équipe Uniboat de l’Université de Bologne a signé une démonstration de force impressionnante, remportant pour la quatrième fois consécutive le titre de champion général. Une domination qui s’étend sur plusieurs disciplines : victoire au slalom, à l’épreuve d’endurance, record de vitesse égalé avec leurs compatriotes de l’Università di Genova (26,63 nœuds), et prix de l’innovation et du design.

Leur secret ? Un moteur à traction contrarotative développé en interne, associé à un système de propulsion optimisé et une batterie haute performance. Cette approche technique intégrée leur permet de distancer leurs concurrents européens d’une courte tête, notamment les Croates d’Adria Racing qui complètent le podium avec 25,92 nœuds.
Des innovations qui transforment le secteur
Trois tendances majeures se dégagent de cette édition. L’intelligence artificielle s’impose dans la gestion énergétique des embarcations, avec des systèmes capables d’optimiser en temps réel l’usage des batteries. Une nouvelle catégorie IA a d’ailleurs été créée, remportée par l’équipe belge de l’Université d’Anvers.
Les technologies hydrogène gagnent quant à elles en maturité, avec l’émergence de solutions de stockage liquide et solide plus performantes. Parallèlement, les moteurs à combustion fonctionnant à l’hydrogène suscitent un intérêt croissant pour le rétrofit du parc existant – soit la conversion d’un bateau à moteur thermique vers une motorisation électrique, hybride ou hydrogène, en conservant la structure d’origine.

Enfin, les hélices toroïdales marquent un tournant écologique majeur. Capables de réduire de 50 à 80% le bruit sous-marin, véritable fléau pour les grands mammifères marins, elles représentent une solution concrète aux enjeux de protection de la faune marine.
Records battus et perspectives d’avenir
Sur le plan des performances pures, l’Autrichien Frauscher Boats a pulvérisé le record historique avec 49,84 nœuds, dépassant les 48,6 nœuds de l’édition précédente.
Le Monaco Energy Boat Challenge s’impose ainsi comme un laboratoire unique au monde, où recherche académique et besoins industriels convergent pour accélérer la décarbonation du secteur maritime. Avec des initiatives comme le SEA Index, élargi aux enjeux de pollution locale, Monaco confirme son rôle de pionnier dans l’innovation nautique durable.