Béatrice Diouy, agricultrice à Chepy, près de Châlons-en-Champagne, dévoile ses pratiques agricoles innovantes, dont la culture associée. Une méthode durable qui permet de réduire l’impact environnemental tout en améliorant les rendements.
Lors de cette interview, Béatrice Diouy, agricultrice à Chepy, dans la Marne, nous partage ses pratiques agricoles responsables. Sur ses 170 hectares, elle cultive une diversité de cultures, notamment du blé, de la betterave, de l’orge, de l’escourgeon, de la luzerne et des pois. Passionnée par son métier, elle nous explique les défis quotidiens liés à l’agriculture, notamment l’évolution des lois et les impacts du changement climatique.
La culture associée fait partie de ses expérimentations visant à conjuguer productivité et respect de l’environnement. Un modèle agricole en constante évolution, où chaque décision est influencée par la nécessité de bien gérer les ressources naturelles.
La culture associée est la plantation simultanée de différentes cultures pour qu’elles s’entraident. Elle est est au cœur des expérimentations menées par Béatrice. Un exemple marquant est l’association de pois et de fétuque. Selon l’agricultrice, « Les pois protègent la fétuque, ce qui lui permet de s’implanter correctement ». La fétuque, une plante utilisée pour les pâtures, bénéficie ainsi de la protection des pois, et elle pourra être récoltée l’année suivante. Ce système, qui évite l’utilisation excessive de tracteurs, contribue également à réduire l’empreinte carbone de l’exploitation.
D’autres associations sont également expérimentées sur l’exploitation, comme celle entre l’orge de printemps et la luzerne. Cette dernière, bien implantée au printemps, permet à l’orge de se développer de manière optimale avant l’arrivée de l’hiver. La rotation des cultures, associée à ces techniques de culture innovantes, permet de maintenir un équilibre sain dans les sols tout en optimisant les rendements.
Les avantages écologiques et économiques des cultures associées
L’un des principaux avantages des cultures associées est l’économie de passages de tracteurs, ce qui réduit la consommation de carburant et diminue les émissions de CO2. Par exemple, l’association de colza et de vesce s’avère particulièrement bénéfique pour protéger le colza contre des insectes nuisibles, comme les pucerons. « Les vesces attirent les insectes, et, une fois gelées en hiver, elles disparaissent naturellement, ce qui protège le colza », explique Béatrice Diouy.
De plus, ces méthodes réduisent la dépendance aux produits phytosanitaires et améliorent la résilience des cultures face aux aléas climatiques.
Conseils pratiques pour une agriculture durable :
- Rotation des cultures : Varier les cultures tous les 4 à 5 ans pour préserver la santé des sols.
- Utilisation des cultures associées : Planter des légumes ou céréales qui s’entraident, comme les pois et la fétuque, pour optimiser l’espace et les rendements.
- Réduire les passages de tracteurs : Limiter les interventions mécaniques pour diminuer les coûts et l’empreinte écologique. Pratiquer l’agriculture de conservation des sols en arrêtant le labour.
- Choix des plantes compagnes : Associer des cultures qui se protègent mutuellement, pour lutter contre les insectes nuisibles sans produits chimiques.