La mise en bouche avant le Grasspop et l’Alcartraz
Mais l’intérêt de l’événement s’est aussi situé au-delà de la prestation des deux têtes d’affiche puisque plusieurs formations présentes à cet événement se retrouveront à l’affiche du prochain Graspop qui se déroulera chez nous du 19 au 22 juin prochain.
Parmi elles, on a réellement apprécié la prestation de Sacred Reich qui a profité de l’instant pour lancer sa tournée européenne. Le groupe originaire de l’Arizona aux États-Unis n’a rien dévoilé de neuf et a préféré capitaliser sur les morceaux (“Death Squad”, “The American Way”, “Salvation”, …) qui ont fait son succès à la fin des années 80. Mais le plus détonant aura été le final avec l’interprétation du “War Pigs” de Black Sabbath combiné à l’indéboulonnable “Surf Nicaragua” qui ravira, à n’en point douter, les aficionados de Dessel dans une quinzaine de jours.
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Max Cavalera sera, à nouveau, lui aussi de la partie mais avec Soulfly cette fois. Ce véritable boulimique de la scène s’est aussi produit avec le propre groupe qu’il avait fondé au lendemain de son départ de Sepultura. Emmené par Max Cavalera et son fils Zyon, le groupe brésilien a puisé dans ses deux premiers albums 8 des 12 titres de sa setlist offrant ainsi au public un “No Hope = No Fear” ou un “Back to the Primitive” qui fera trembler la prairie de Dessel.
Les thrashers de Dark Angel ont aussi délivré un set de très grande qualité. La légendaire formation américaine qui bénéficie d’une notoriété éternelle grâce à ses productions fondatrices du mouvement thrash s’est présentée sous un line-up composé des membres qui ont tous contribué aux premiers sons du groupe à la fin des années 80 dont le chanteur Ron Rinehart, le bassiste Mike Gonzalez et le guitariste Eric Meyer. La setlist du groupe (7 titres) a été sans concession avec des titres mythiques comme “Never To Rise Again”, “No One Answers” mais surtout les incontournables “Darkness Descends” et “Perish in Flames” qui ont clôturé le concert de 45 minutes. Un grand moment de ce festival qui connaîtra sa réplique chez nous à l’Alcatraz festival à Courtrai au début du mois d’août.
Channel Zero a tout déchiré
Nos compatriotes de Channel Zero ont mieux que tenu leur rang sur cette affiche limbourgeoise. Emmenés par un excellent Franky De Smet-Van Damme particulièrement bien en voix et Timo DeMartino, les Brabançons ont délivré un set puissant et de toute beauté qui aura littéralement scotché l’auditoire. Le groupe a entamé une tournée d’adieux qui se clôturera à l’Ancienne Belgique en décembre 2026 en jouant ses hits comme “Fool’s Parade”, “Suck My Energy” et l’excellent “Black Fuel” notamment. Les musiciens bruxellois n’ont pas ménagé leurs efforts pour recueillir l’adhésion des fans hollandais. Franky a d’ailleurs su y faire en s’adressant à eux dans la langue de Vondel tout en précisant que le groupe était tout aussi flamand que wallon, belge ou citoyen du monde… Un des meilleurs moments du festival…
Les Américains de Hatebreed ont profité de ce regain d’énergie pour asseoir leur hardcore puissant et généreux. Les citoyens du Connecticut seront aussi à l’affiche du prochain Graspop avec une setlist articulée autour des albums Perseverance (“I Will Be Heard”, “Persévérance”, …) et Supremacy (“o The Threshold”, “Destroy Everything”, …).
Un dimanche en mode extrême
Il y a eu un peu moins de monde pour la journée du dimanche étant donné la spécificité de l’affiche plutôt orientée vers le metal extrême. Les curiosités de la journée Textures, Decapiteted et Sylosis, ont rempli leur mission en échauffant bien le public avant la venue de Carcass, qui se retrouvera aussi à l’affiche du prochain Graspop. Les Anglais de Liverpool ont délivré un set sans concession en proposant une belle panoplie de leur répertoire tant grindcore (“Génital Grindcore”) que death mélodique (“Buried Dreams”, “Ruptured in Purulence”, …).
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Mais ce sont bien les Suédois d’In Flames qui ont mis le feu aux poudres dimanche. Renforcé par la présence du guitariste Chris Boderick (ex-Megadeth, Nevermore), le groupe scandinave a enchaîné les hits d’A Sensé Of Purpose (“Alias”, “The Mirror’s Truth”) et du dernier album remuant qu’est Foregone (“In The Dark”, “Meet Your Maker”, “State Of Show Decay”). Un show qu’il faudra absolument suivre chez nous au Graspop.
Les prestations scéniques de Meshuggah sont plutôt rares. Jens Kidman, le chanteur et leader de la formation suédoise, qui a été acclamée par les happy birthday Jens de la foule qui saluait ainsi son anniversaire, s’est montré d’une précision implacable dans l’interprétation des titres qui font de cette formation de death métal progressif mélodique un des fleurons du genre depuis quatre décennies. Soutenus par un jeu de lumières extraordinaire, les Scandinaves ont pleinement justifié leur présence en tête d’affiche de la dernière journée.
I Am Morbid dans ses oeuvres
La soirée du dimanche s’est d’ailleurs prolongée jusqu’aux petites heures de la nuit dans la salle du Muziekgieterij à quelques centaines de mètres du site avec la prestation de Savage Lands, le super-groupe initié par notre compatriote Dirk Verbeuren, le batteur de Megadeth, et qui réunit les membres de Sepultura, Gojira, Lamb Of God, Obituary et Testatment dans le but non-lucratif de récolter des fonds pour lutter contre la déforestation. Un bon moment de détente qui s’est ponctué par le concert de From The Crypt.
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Mais le clou du spectacle aura été le concert de I Am Morbid, emmené par David Vincent, le leader charismatique de Morbid Angel qui a interprété tous les classiques (“Day Of Suffering”, “Chapel Of Ghouls”, “Suffocation”, “World Of Shit”, “Dominate”, …) de son ancien groupe dans une frénésie collective qui a tenu à saluer cette légende du death metal des années 90…
Les organisateurs du festival nous ont d’ores et déjà fixé rendez-vous le 7 et 8 juin de l’année prochaine. Des rumeurs persistantes faisaient état de la présence de Sepultura, de Behemoth et d’Anthrax sur l’affiche de la deuxième édition. On a hâte d’avoir ces confirmations…