L’Agence de protection de l’environnement des États-Unis — Environmental Protection Agency (EPA) — a annoncé au début du mois de mai une restructuration de ses activités : les équipes responsables des projets en lien avec les changements climatiques et l’efficacité énergétique seront éliminées, ce qui comprend le programme Energy Star.
Un porte-parole de l’agence a défendu cette réorganisation en mentionnant au Washington Post que ces « améliorations organisationnelles à la structure du personnel […] profiteront directement au peuple américain et permettront de mieux faire avancer la mission principale de l’agence ».
Le programme Energy Star est un partenariat public-privé mis sur pied en 1992 aux États-Unis. Son logo bleu et blanc est entre autres apposé sur des électroménagers, des produits électroniques, ainsi que des appareils de chauffage et de climatisation qui offrent un rendement enviable en matière d’efficacité énergétique. Le programme a permis aux entreprises et aux ménages américains d’économiser 500 milliards de dollars US en coûts énergétiques depuis plus de trente ans, selon un bilan annuel publié en 2023.
Le programme Energy Star est implanté dans d’autres pays, notamment au Japon, en Suisse et au Canada. Depuis 2001, Ressources naturelles Canada administre le volet canadien en collaboration avec l’EPA. Plus d’un millier d’organisations canadiennes y participent.
Quelles seront les répercussions au Canada ?
Le ministère fédéral canadien sera-t-il en mesure de maintenir le programme ? Des produits pourraient-ils être exclus en raison de la décision du gouvernement américain ? Ces questions demeurent pour le moment sans réponse.
Ressources naturelles Canada a indiqué, dans un échange de courriels, qu’il « [évalue] actuellement les répercussions possibles sur les activités au Canada ». Le ministère canadien a également souligné que la certification Energy Star représente « un outil important qui permet de réduire les coûts énergétiques ».
De vives réactions aux États-Unis
Déjà en mars dernier, des fabricants et des syndicats américains exhortaient l’administration de Donald Trump à maintenir le programme Energy Star. Selon ce qu’a rapporté le New York Times, ce regroupement a prévenu l’EPA que « l’élimination [du programme] ne servirait pas le peuple américain ».
La coalition Alliance to Save Energy, qui rassemble entre autres des entreprises, des élus et des organisations de la société civile aux États-Unis, a, pour sa part, rappelé que le programme coûte annuellement 32 millions de dollars US, mais qu’il permet de réaliser des économies de 40 milliards de dollars US sur la facture énergétique.
« L’élimination du programme Energy Star irait directement à l’encontre de la promesse de [l’administration de Donald Trump] de réduire les coûts énergétiques des ménages », a plaidé Paula Glover, présidente de ce regroupement, dans une déclaration transmise à CNN.
Un logo bien connu au Canada
Le logo bleu d’Energy Star représente l’une des écoétiquettes des plus connues au Canada. Dans une enquête menée en 2023 par l’International Consumer Research and Testing (ICRT), à laquelle Protégez-Vous a collaboré, 85 % des répondants canadiens indiquaient qu’ils connaissaient le logo bleu et blanc. Par ailleurs, 54 % des personnes formant l’échantillon canadien disaient avoir pleinement confiance en cette certification, soit cinq points de pourcentage de plus que les résultats obtenus auprès des consommateurs américains (49,9 %).
Qui plus est, le logo Energy Star a obtenu la note « très bon » dans notre application Le Décodeur. Ce résultat est entre autres attribuable à la transparence du programme et au processus de certification par des tierces parties.
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