(Agence Ecofin) – Les données croisées de l’IRENA et de Global Energy Monitor pour 2024 montrent une transformation accélérée du paysage électrique mondial. Le solaire est la tendance majeure.
L’année 2024 marque une rupture nette dans l’évolution du système énergétique mondial. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), la capacité de production renouvelable a atteint 4448 GW fin 2024, en hausse de 585 GW, soit une croissance de 15,1%. Le solaire à lui seul a contribué à hauteur de 452 GW (+32,2%), suivi de l’éolien avec 113 GW. Ensemble, le solaire et l’éolien représentent 96,6% des nouvelles capacités renouvelables installées.
Le rapport « Boom and Bust Coal 2025 » de Global Energy Monitor publié en mars 2025 révèle quant à lui que dans le même temps, les centrales à charbon connaissent un net ralentissement. Seulement 44 GW ont été mis en service en 2024, le chiffre le plus bas depuis 2004, alors que 25,2 GW ont été arrêtés, ramenant l’augmentation nette de la capacité mondiale au charbon à 18,8 GW. Hors Chine, cette capacité a même reculé de 9,2 GW.
« Les capacités de production d’électricité au charbon en développement hors Chine et Inde ont chuté de plus de 80% de 445 GW en 2015 à 80 GW en 2024 », indique Global Energy Monitor, tandis que de son côté, l’IRENA affirme que « 2024 marque la plus forte croissance annuelle jamais enregistrée pour la capacité de production renouvelable, dominée par le solaire ».
L’Asie concentre à elle seule 72% de la croissance renouvelable mondiale, portée par la Chine (+373,6 GW). L’Afrique reste marginale, avec une progression de 4,2 GW en 2024, tirée par l’Égypte, l’Éthiopie et l’Afrique du Sud. En parallèle, certains pays comme la Zambie et le Zimbabwe poursuivent des projets de centrales à charbon avec le soutien d’entreprises chinoises, à contre-courant de la dynamique mondiale.
Le contraste entre l’essor fulgurant du solaire et la persistance de certains projets de centrales à charbon illustre l’inégalité de la transition énergétique. 2024 montre qu’un basculement est en cours, mais qu’il n’est pas encore suivi par tous.
Abdoullah Diop
Edité par : Feriol Bewa