En Malaisie, une équipe de chercheurs a commencé à cultiver une plante découverte récemment, capable d’absorber en très grandes quantités les métaux indispensables à la fabrication des batteries utilisées par les grandes marques automobiles.
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Cette plante, appelée Phyllanthus Rufuschaneyi, a été découverte il y a seulement une dizaine d’années sur l’île de Bornéo, en Malaisie. Il s’agit d’un arbuste à fleurs, pouvant parfois atteindre jusqu’à six mètres de haut, dont les feuilles sont ovales et très coriaces. Sa particularité, très rare, est sa capacité à absorber et à accumuler d’énormes quantités de nickel. Ce métal est essentiel à la fabrication des batteries de tous les véhicules électriques.
Actuellement, le nickel est extrait de mines géantes en Indonésie, aux Philippines, mais aussi en Nouvelle-Calédonie. Or, ces mines ont un impact environnemental important. Dans certains pays, leur exploitation contribue à la déforestation et provoque de graves problèmes de pollution des eaux. Ces conséquences poussent les chercheurs à explorer des solutions alternatives, moins néfastes pour les territoires concernés.
L’objectif est de passer de la mine traditionnelle à l’agromine, en cultivant des champs capables de produire du nickel. En Malaisie, l’agence Nano Malaysia Berhad, rattachée au ministère de la Science, a lancé la culture de Phyllanthus Rufuschaneyi. Les plantations se situent toujours sur l’île de Bornéo, au pied du mont Kinabalu, dans une zone dont le sous-sol est naturellement très riche en nickel. Les arbustes sont cultivés pendant environ un an et demi, période durant laquelle ils absorbent par leurs racines un maximum de nickel contenu dans le sol. Vient ensuite la récolte : les branches et les feuilles sont coupées, puis brûlées. Les cendres obtenues, riches en nickel, sont ensuite traitées. Selon les estimations, un hectare de cette plante permettrait de récupérer environ 100 kilos de nickel, utilisables dans la fabrication de batteries pour voitures électriques. L’agence malaisienne prévoit de vendre sa première récolte de nickel l’année prochaine.
Les chercheurs envisagent également d’autres applications. La plante pourrait être utilisée pour recycler les batteries usées. Dans ce cas, les anciennes batteries, encore riches en nickel, seraient réduites en miettes, puis mélangées à de la terre dans les champs de Phyllanthus. La plante agirait alors comme un filtre naturel, en absorbant le nickel contenu dans ce mélange, permettant ainsi de le récupérer comme s’il était neuf.