Outre une poignée d’élus, les opposants au projet E-Cho ont largement pris place dans la salle Agora, mardi 1er avril, lors de la réunion publique initiée par Elyse Energy, porteur du projet. Ces contradicteurs très investis ont été nombreux à questionner sur le bilan carbone et la biomasse notamment, thèmes du jour.
La méthode de calcul du bilan carbone d’un projet gros consommateur de bois, notamment puisé dans des « forêts en souffrance », a été dénoncée par nombre d’entre eux, qui accusent Elyse Energy de « greenwashing ». Pour les opposants, le bien-fondé de la « production de e-biokérosène pour un faible pourcentage de la population utilisatrice de transport aérien émetteur de CO2 » pose question, « alors qu’il est vital de maintenir le stock de carbone dans le sol et dans les arbres ».
Flot d’interrogations
Mandaté par la Commission nationale du débat pubic, le cabinet Solagro a mis en avant la « concurrence d’usage » dans l’exploitation de la biomasse, mais aussi l’inefficience des filières d’approvisionnement de bois non forestier. « Il faut que les élus béarnais se positionnent », somme une voix très applaudie, en écho à la motion « pour la préservation des ressources forestières » votée par la Communauté d’agglomération Pays basque.
« Sur 300 000 tonnes de biomasse mobilisée, seulement un tiers provient de bois forestier »
Mathieu Hoyer, d’Elyse Energy, a tenté de rassurer en répondant aux nombreuses questions sur les zones d’incertitudes du projet.
H. P.
Les représentants du cabinet de conseil Carbone 4 puis d’Elyse Energy, représentés par Adrien Hallé et Mathieu Hoyer, ont tenté de répondre à ce flot d’interrogations et de coups de gueule. « Nous sommes sur des étapes préliminaires », répond ce dernier pour justifier les « zones d’ombre » dénoncées.
Dénonçant « l’appauvrissement des sols auquel va participer E-Cho », le maraîcher Tom Thieuleux distribue ses petits pois.
H. P.
« Notre procédé doit être le plus efficace possible », assure-t-il, plaidant aussi : « Sur 300 000 tonnes de biomasse mobilisée, seulement un tiers provient de bois forestier. » En marge de la réunion, Patrice Laurent, président de la Communauté de communes de Lacq-Orthez (CCLO), a rappelé son soutien au projet et son « admiration pour ceux qui investissent en France, pays où les réglementations sont les plus strictes ».