Via un arrêté daté du 13 juin 2025, le préfet des Pyrénées-Orientales a refusé l’implantation de 3 éoliennes de 125 mètres de haut sur le territoire de la commune de Trilla, en surplomb du barrage de Caramany.
Clap de fin pour le projet éolien de Trilla ? Pas sûr. Ce lundi 7 juillet, la société qui en est à l’origine, Abo Energy, annonce qu’elle envisage de déposer un recours contre l’arrêté par lequel les services de l’État ont refusé d’autoriser le programme. Cependant, cette décision préfectorale datée du 13 juin dernier, n’en reste pas moins un sacré coup dur pour l’entreprise allemande, qui souhaitait installer trois éoliennes de 125 mètres de haut sur le territoire de Trilla, en surplomb du barrage de Caramany.
L’arrêté s’inscrit dans la continuité de l’enquête publique qui s’était tenue du 14 octobre au 15 novembre 2024 et qui avait abouti à un avis défavorable. Pour mémoire, dans le cadre de la concertation, les conseils municipaux d’Ansignan, Caramany, Lansac, Pézilla-de-Conflent, Sournia et Le Vivier avaient désapprouvé le projet. Tout comme le parc naturel régional des Corbières et du Fenouillèdes.
Un impact jugé trop fort sur la biodiversité et les paysages
Pour motiver sa décision, la préfecture indique tout d’abord que la demande déposée pour déroger aux règles de protection d’une centaine d’espèces sensibles, dont l’aigle royal, la fauvette pitchou, le milan royal et plusieurs chauves-souris, était “insusceptible d’être délivrée” : “Les mesures prévues ne permettent pas de réduire ou de compenser les impacts prévisibles du projet sur ces espèces à un niveau acceptable.” Entre autres arguments, l’arrêté met aussi en avant la situation du site ciblé, “en covisibilité” d’un monument classé. À savoir : le viaduc romain d’Ansignan.
“Le préfet reprend tous les points soulevés lors de l’enquête publique, s’enthousiasme Philippe Destrem, adjoint au maire de Caramany et membre de l’association Préservons le Fenouillèdes. Nous avons épluché un dossier de 1 000 pages pour trouver les failles. Quand nous avons appris la décision du préfet, ça a été une grande joie.”
À l’inverse, le maire de Trilla, Didier Fourcade, se déclare déçu. “Cela fait des années qu’on mène le combat pour avoir notre projet éolien, explique-t-il. Ces éoliennes auraient rapporté 45 000 euros à la communauté de communes et 35 000 euros au village. C’est beaucoup pour une municipalité de 80 habitants dont la dotation globale de fonctionnement s’élève à 45 000 ou 50 000 euros.”