Après deux années de forte hausse, la production agricole avait légèrement diminué en 2023 (- 0,1 %) mais accuse, en 2024, une nette diminution de 8,8 % en valeur, indique l’Insee. Les derniers chiffres, publiés le 3 juillet, confirment les difficultés rencontrées l’année dernière, en particulier pour la production végétale.
Les volumes de blé tendre en chute de 27,3 %
Les mauvaises conditions climatiques ont notamment eu un impact fort sur la production de vin (- 28,8 % en volume) et sur celle de céréales, qui diminue de 16,8 %. La production de blé tendre chute de 27,3 %, victime en parallèle d’une baisse des surfaces cultivées (- 11,6 % par rapport à 2023), souligne l’Insee. La production d’oléagineux accuse elle aussi une diminution notable, de – 15,1 %.
La production de pommes de terre connaît, de son côté, une augmentation de 8,8 %, « grâce notamment à l’augmentation des surfaces cultivées pour les variétés de conservation et de demi-saison (+ 11,3 %) pour répondre à une demande croissante suite à l’implantation de nouvelles usines de transformation dans les Hauts-de-France », note l’organisme de statistiques. C’est, d’ailleurs, l’une des rares productions à connaître une nette hausse des prix (+ 15,7 %).
Une baisse généralisée des prix
Ainsi, la chute des prix des produits végétaux atteint – 6,3 %. Après une forte baisse en 2023 (- 29,8 %), le prix des oléagineux se redresse de + 8,5 % en raison du manque d’offre, en revanche le déclin du prix des céréales se poursuit : à la diminution de – 25,8 % en 2023 s’ajoute, en 2024, une nouvelle baisse de – 11,5 %, compte tenu des disponibilités toujours importantes au niveau mondial.
La diminution des prix est également générale pour la production animale (- 1,7 %) qui, elle, se redresse légèrement en volume (+ 0,7 %), à l’exception de la production de gros bovins (- 3,0 %), de veaux (- 2,6 %), et d’ovins-caprins touchés par la FCO (- 4,7 %). Cette situation conduit, pour la filière bovine, à une hausse des prix liée aux effets de la décapitalisation.
La baisse des prix touche également les consommations intermédiaires : – 9,3 % pour les aliments pour animaux achetés en dehors de la branche agricole, – 22,3 % pour les aliments intraconsommés (fourrages), – 2,7 % pour l’énergie, et surtout, – 30,9 % pour les engrais dont le prix avait flambé en 2022 (+ 82,1 %) et poursuivi sa progression en 2023 (+ 22,0 %). En conséquence, le volume de consommations intermédiaire repart à la hausse (+ 3,3 %, et + 11,0 % pour les engrais).
Nouveau recul de la valeur ajoutée
La valeur ajoutée brute de la branche agricole diminuerait ainsi de 15,0 % en 2024, après une diminution de 8,1 % en 2023.
En prenant en compte les subventions d’exploitations (qui augmentent de 300 M€ en 2023, principalement en raison des aides accordées suite aux intempéries), et les impôts à la production, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs diminuerait de 11,7 %, indique l’Insee. Une diminution qui, par actif, serait de – 11,2 %, après une diminution de – 5,4 % en 2023.