A Valence, Thomas Calleja a installé son entreprise rue des Huguenots. Dans cet espace de près de 2 000 mètres carrés, il souhaite accueillir d’autres métallurgistes indépendants. Un moyen de mutualiser des locaux vastes, du matériel sidérurgique mais aussi des compétences.
Depuis 2 ans, Thomas Calleja, soudeur, a entrepris un vaste projet : créer une pépinière rassemblant 10 à 15 indépendants de la filière du métal. Rue des Huguenot à Valence, il a déjà fait sortir de terre l’atelier de son entreprise et un préau. L’atelier de 450 mètres carrés accueil ses 4 salariés, le préau ses machines. Deux autres ateliers sont en construction, pour créer un ensemble de 2 000 mètre carrés. Un bel espace, qu’il souhaite mutualiser avec d’autres PME et des métallurgistes indépendants.
Emma July
Faire des économies : financières et d’espace
Pour finaliser le complexe de bâtiments, Thomas estime qu’il faut encore 4 mois de travaux. Ensuite, l’aventure pourra commencer. En Drôme-Ardèche, il a recensé 300 sociétés d’un à deux salariés dans le secteur du métal. Son objectif : louer l’espace dont il dispose à des indépendants pour les aider à se lancer. “J’ai commencé dans un petit garage de 200 mètres carrés. Il y a certaines machines qui sont énormes et qui pèsent près de 20 tonnes, donc il faut avoir de l’espace”. En mutualisant, les entreprises auront moins de machines à acheter et un grand espace commun pour les utiliser. “On aura un atelier bien équipé, avec des moyens de manutention et de chargement. On aura des camions, des nacelles. On pourrait s’équiper comme une grande entreprise en restant petits“, explique le soudeur, les yeux pleins d’étoiles.
Actuellement, il héberge déjà Eric Faucher. Il est indépendant, à mi-temps, avec sa société arc-design-soudage. Ici, il paye un loyer qu’il ne trouve nulle part ailleurs : “Dans la configuration actuelle on est autour de 500 euros car une partie n’est pas terminée. Ensuite, on sera plutôt autour 2 500 euros. C’est un loyer extrêmement intéressant et qui me permet d’être flexible“, estime ce soudeur, qui a aussi une activité de salarié à côté.
A terme, Thomas Calleja aimerait également faire des économies sur divers postes : communicant, secrétaire et commercial. Des services, qu’il ne peux pour l’instant pas s’offrir. Pour les travaux, il a déjà investit plus d’un million d’euro.
Mutualiser les savoirs et les techniques
L’entreprise de Thomas Calleja, ARC INSTITUT, est spécialisée dans la soudure fine et la soudure orbitale. “Moi je travaille plutôt sur ce qui est brute et très épais”, explique Eric Faucher. Deux savoir-faire qui se complètent bien et qui leur permettent de mutualiser les clients : “On est pas concurrents, on est pas associés non plus mais on est partenaires”. Thomas Calleja travaille surtout sur des grosses pièces et serait, par exemple, ravie d’accueillir un indépendant qui confectionne des petits pièces de métal.
Emma July
Dans les locaux, les deux hommes ont aussi à cœur de faire de la formation. Premièrement à destination de clients qui auraient besoin d’apprendre à utiliser certaines machines. Ensuite, auprès de futurs métallurgistes qui souhaiteraient se confronter à la réalité du métier. “Il y a un delta entre l’apprentissage du métier et l’exercer dans de vraies conditions. L’idée c’est de leur faire des mises en situation de soudage réalistes : souder en étant couché, en étant dans une flaque d’eau ou bien dans un endroit encombré”, précise Eric Faucher.
Le métier est par ailleurs très sollicité, il manque environ 20 000 soudeurs en France.