Celui qui a grandi à Tarbes mêle carrière dans l’environnement et passion pour le rock et le métal. Repéré par l’ancien manager de Gojira, son groupe va jouer devant des dizaines de milliers de festivaliers samedi, avant peut-être de conquérir le monde…
“Le Hellfest, je l’ai fait en festivalier en 2015 et 2016. Mais depuis, je n’arrivais plus à avoir de billet. Alors, oui, je connais la taille de la scène…” Car cette année, le Haut-Pyrénéen Benjamin Rivas bénéficie enfin du précieux sésame pour l’événement métal de Clisson. Une entrée VIP incluse dans le contrat, puisque cet ingénieur en environnement qui a grandi à Tarbes est aussi le batteur du groupe Lucie Sue, à l’affiche de la main stage du Hellfest ce samedi matin, devant des dizaines de milliers de métalleux.
Une chance pour celui qui bat le rythme depuis ses 15 ans et a toujours joué dans un groupe. “Même pendant mes études, même pour quelques mois, je ne me suis jamais arrêté de jouer. Je trouvais toujours un groupe, même pour quelques reprises.” Lorsqu’il s’installe à Pau, par l’entremise de Mathieu, un ami, il intègre le groupe Off grid. Puis de concert en concert, et via Jeremie, un autre ami, il entre en contact avec Lucie, une violoniste classique, reconvertie dans le rock puissant. “Son projet d’album était assez avancé. Elle avait tout fait toute seule. Il ne lui manquait qu’un batteur. On a vite accroché.” Un premier album puis un second à venir en août, sur lequel Lucie a une nouvelle fois écrit, composé et joué, en s’appuyant aussi sur les compositions de Benjamin. Graphiste, Lucie a mené une communication “percutante” qui a séduit jusqu’à l’ancien manager du groupe Gojira (salué lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris). “Richard est venu nous voir à l’Atabal à Biarritz, en première partie de FFF. Là encore, c’était un peu le hasard de se retrouver là, pour nous le petit groupe du coin, sans label, qui s’est fait avec du financement participatif et personnel aussi, raconte le batteur bigourdan. Il nous a dit que c’était prometteur et a accepté de travailler avec nous.”

Une semaine plus tard à peine, moins de deux ans après la constitution du groupe, Lucie Sue apprend, par message, qu’il va jouer au Hellfest. “On croyait sur une petite scène au village. Mais non, sur la main stage ! C’est Richard qui nous a recommandés au directeur de la programmation. À partir de là, on s’est mis au travail. On bossait déjà chacun chez nous mais là on est passé à une répète chaque semaine sur Biarritz, des résidences… Aujourd’hui, la setlist est prête. On l’a changée dix fois. On veut que ces trente minutes sur scène cartonnent.”

À l’heure de charger le van et de prendre la direction de Clisson, la bouillonnante, pas vraiment de stress pour Benjamin. Ou plutôt du bon. “C’est la plus grosse scène du plus gros festival de France. Jusqu’ici pour nous, le plus gros c’était le Bikini et c’était déjà fou. Ça ne sert à rien de se mettre la pression. La peur c’est justement de ne pas profiter assez du moment. On a beaucoup à jouer, c’est sûr, mais on a tous nos vies à côté. Mais on sait aussi qu’une telle chance, ça peut nous propulser pour vivre demain de la musique.” Car le groupe s’est professionnalisé ces derniers mois. Au point de se retrouver numéro un d’une radio en Angleterre. “On ne sait même pas comment ni pourquoi. On cartonne aussi en Allemagne ou aux USA. Avec l’album à venir en août, Richard va contacter des tourneurs à l’étranger.” D’ici là, Benjamin et Julie Sue entendent d’abord profiter à fond de Clisson et de son Hellfest.