Une usine destinée à combiner de l’hydrogène issu des eaux de la Vienne et du CO2 de la papeterie Sylvamo de Saillat-sur-Vienne, afin de produire du carburant de synthèse durable, pour le secteur de l’aviation, à horizon 2030. L’investissement se monte à 2,2 milliards d’euros pr…
Une usine destinée à combiner de l’hydrogène issu des eaux de la Vienne et du CO2 de la papeterie Sylvamo de Saillat-sur-Vienne, afin de produire du carburant de synthèse durable, pour le secteur de l’aviation, à horizon 2030. L’investissement se monte à 2,2 milliards d’euros prévu à cheval sur les communes d’Étagnac et de Saillat-sur-Vienne, qui a fait l’objet d’une concertation préalable de deux mois, qui s’achève ce dimanche 22 juin.
Durant ces deux mois, Verso Energy, qui porte cet investissement, a réalisé une dizaine de réunions publiques et ateliers thématiques, qui ont rassemblé plus de 500 personnes et généré près de 250 contributions. Des citoyens, des élus ou des associations, qui ont posé de nombreuses questions quant à l’impact de la future usine sur le territoire. La réunion a été l’occasion pour l’entreprise de prendre publiquement ses premiers engagements issus des questions posées.
Sur la question du bruit par exemple, avec la réalisation de mesures régulières en phase d’exploitation, dont les résultats seront rendus publics. Mais également la construction de murs végétaux ou de merlons, destinés à atténuer l’impact sonore pour les riverains et améliorant aussi son intégration paysagère. Ou en promettant également de mettre en place un traitement efficace de l’eau rejetée. Ainsi qu’une transparence totale sur le futur plan de sécurité et d’intervention de l’usine, en instaurant une commission locale d’information.
Une subvention publique
Le financement a lui aussi évolué. Jusqu’à présent, il n’était question que d’un investissement porté par des fonds privés. Mais Verso Energy a annoncé obtenir prochainement une subvention publique de 100.000€ de la part de la Région Nouvelle-Aquitaine. « Il me semble que cette information n’a jamais été communiquée publiquement », a souligné Marianne Azario, l’une des garantes nommée par la Commission nationale au débat public (CDNP). « Nous venons juste de l’apprendre, nous n’avons pas encore signé la convention », lui a répondu Noëlle de Juvigny, la cheffe de projet développement pour Verso Energy.
Pas de conflits d’usages
Que ce soit pour l’eau ou pour l’électricité, « il n’y aura pas de conflits d’usages », a réaffirmé l’entreprise. La future usine sera particulièrement gourmande en eau ainsi qu’en électricité, afin de produire de l’hydrogène. Une ligne de 400.000 volts doit d’ailleurs être bâtie par RTE (Réseau et transport d’électricité), pour l’alimenter, qui fera l‘objet d’une concertation séparée.
« On s’engage à favoriser les entreprises locales. »
« La France est très largement exportatrice d’électricité chaque année », a souligné l’entreprise, qui estime que l’usine consommera 1 % de l’électricité produite en France en 2024. Pour l’eau, là également, Verso Energy ne s’attend pas à des conflits d’usages, même en période d’étiage, et la consommation en eau serait inférieur à 1 % du débit de la Vienne. « On ne sera autorisés que si les prélèvements sont compatibles », a précisé l’entreprise. En cas de sécheresse, la production pourra être mise à l’arrêt.
Les entreprises régionales privilégiées
La construction de l’usine devrait mobiliser près de 1.500 ouvriers sur trois ans et 300 emplois devraient voir le jour en phase d’exploitation. « On s’engage à favoriser les entreprises locales », a promis Victor Lévy-Frébault, le directeur du développement. Ajoutant qu’une clause au contrat, qui sera passé avec l’entreprise chargée de bâtir l’usine, imposera de faire participer des entreprises locales voire régionales, représentant 20 à 30 % de l’investissement. Verso Energy compte également mettre en place avec les CCI de la Haute-Vienne et de la Charente, ainsi que France Travail, des guichets uniques afin de favoriser le recrutement « de profils locaux ».
Et maintenant ?
Les garants nommés par la CNDP rendront public leur rapport le 22 juillet prochain. C’est à ce moment qu’une nouvelle phase s’ouvrira, dite de « concertation continue », durant laquelle les citoyens pourront continuer à poser des questions ou adresser leurs remarques à Verso Energy. Cette phase s’achèvera en septembre, au moment où les permis seront déposés et des études lancées. Les autorisations pourraient arriver dès la fin de l’année 2026 ; et le chantier, débuter début 2027.